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Police-Justice

Mort de Nahel: des émeutes en Ile-de-France pour la quatrième nuit consécutive

Des nouvelles émeutes se sont produites à Paris dans la nuit de vendredi à samedi après la mort de Nahel.

Des nouvelles émeutes se sont produites à Paris dans la nuit de vendredi à samedi après la mort de Nahel. - Emmanuel DUNAND / AFP

De nouvelles émeutes ont éclaté en Île-de-France dans la nuit de vendredi à samedi en réaction à la mort de Nahel, tué par un tir de policier à Nanterre. Mais leur intensité étaient moindre que la veille.

Les violences urbaines en Ile-de-France ont eu lieu pour la quatrième nuit consécutive depuis la mort de Nahel mais avec une intensité moindre que la veille, selon un bilan de l'AFP réalisé samedi à 03H00 à partir de sources policières.

A Nanterre (Hauts-de-Seine), ville où vivait le mineur de 17 ans tué mardi par un tir policier lors d'un contrôle routier, la nuit a été caractérisée par des tirs sporadiques de mortiers d'artifice ainsi que des tentatives d'érection de barricades.

Neuf personnes y ont été interpellées par des policiers de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) en possession d'un jerrican d'essence et de cocktails Molotov, a indiqué sur Twitter la préfecture de police de Paris.

Des fourgons de police étaient également déployés en nombre à Colombes, où la situation était tendue et où flottait une forte odeur de brûlé. Les pompiers éteignaient une voiture en feu, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Des magasins alimentaires visés

Dans le département voisin des Yvelines, des départs d'incendies ont été recensés dans un Franprix de Mantes-la-Ville, la Poste de Chanteloup-les-Vignes et un local des Restos du Coeur à Vaux-sur-Seine.

En Seine-Saint-Denis, des heurts ont éclaté dans de nombreuses communes de ce département populaire, avec une "activité importante" dans les secteurs d'Aulnay-sous-Bois, Sevran et Bondy, selon une source policière.

Dans cette dernière ville, d'où est originaire le capitaine des Bleus Kylian Mbappé, des groupes de jeunes ont attaqué et pillé un grand magasin Conforama. De multiples magasins alimentaires et grandes surfaces ont été visés à travers le territoire.

Dans le grande ville de Saint-Denis, un feu volontaire a sévèrement endommagé le centre administratif.

"Attaquer la maison du peuple, c'est attaquer la République. Cette nuit des vies humaines ont été mises en danger. Cet acte inqualifiable ne restera pas impuni", a tweeté le maire (PS) Mathieu Hanotin.

Une mairie et un poste de police brûlés dans le Val d'Oise

Dans le centre-ville de Bobigny, des tirs de mortiers sporadiques ont résonné pendant près de deux heures passé minuit derrière la mairie, barricadée, a constaté un autre journaliste de l'AFP. Un nuage irritant de gaz lacrymogène imprégnait l'atmosphère.

"Arrêtez vos conneries les jeunes !" a crié un automobiliste énervé devant faire demi-tour face à une route barrée par une voiture en feu.

En Seine-et-Marne, les pompiers luttaient contre l'incendie d'un centre commercial de 1.500m2 à Dammarie-les-Lys, protégés par les forces de l'ordre.

Dans le Val-d'Oise, la mairie de Persan et le poste de police municipale ont été brûlés et en grande partie détruits. C'est dans cette même ville qu'est mort en 2016 Adama Traoré, autre jeune homme érigé en emblème des violences policières.

E.R. avec AFP