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Police-Justice

Mort de l’otage Germaneau : réactions et polémique

Décrit par tous comme un vrai bourlingueur, Michel Germaneau tombe amoureux du Niger en 2006

Décrit par tous comme un vrai bourlingueur, Michel Germaneau tombe amoureux du Niger en 2006 - -

Confirmée par Nicolas Sarkozy, la mort de l’otage français Michel Germaneau, présentée comme une exécution par Al Qaïda au Maghreb islamique, provoque « tristesse et indignation » en France, où certains questionnent la responsabilité de l’Etat.

Nicolas Sarkozy a confirmé ce lundi matin le décès de l'otage français Michel Germaneau, dont la mort avait été annoncée la veille par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Condamnant « cet acte barbare et odieux qui vient de faire une victime innocente », le Chef de l’Etat a assuré que ce « crime », présenté comme une exécution par AQMI, ne resterait pas impuni et que tous les moyens avaient été mis en œuvre pour tenter de libérer l'otage de 78 ans, enlevé au Niger fin avril.

« Michel voulait tout le temps aider »

Qui était Michel Germaneau ? Décrit par tous comme un vrai bourlingueur, il tombe amoureux du Niger en 2006, quand il part assister à une éclipse totale du soleil dans le désert. Là-bas, il rencontre plusieurs Français, et de ces nouvelles amitiés va naitre l'association ENMILAL, entraide en touareg. Objectif : construire un dispensaire et scolariser les enfants du désert. C'est donc en tant que membre bénévole de cette association humanitaire que Michel Germaneau a été kidnappé avec son guide. « Il voulait aider tout le temps », confie Yvonne Montico, la présidente de l'association et amie de Michel. Ingénieur, célibataire et sans enfant il a passé sa vie à courir les 5 continents et à 78 ans, ce n'était pas son insuffisance cardiaque qui allait l'arrêter.

« La responsabilité du gouvernement... »

A Marcoussis dans l’Essonne, la ville dont Michel était originaire, la tristesse et l’indignation règnent. Et déjà, « beaucoup de questions se posent », comme l’explique le maire, Olivier Thomas : « Je me demande quelle est la responsabilité du gouvernement là-dedans. Savoir ce qu’a fait le ministère de la Défense, en participant à des opérations qui ont conduit forcément à ce qu’il y ait des représailles. Avec ce type de groupe, quand on n’est pas sûr à 100% de l’endroit où est l’otage, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de faire des interventions militaires… »

« Tous les moyens doivent être pris pour exterminer ces gens-là »

Tout aussi « consterné et indigné », le député UMP de Seine-et-Marne, Didier Julia, membre de la commission des Affaires Etrangères à l'Assemblée Nationale, préfère s’en prendre aux assassins de Michel Germaneau, dénonçant « un acte d’une lâcheté méprisable et d’une cruauté barbare ; on est dans un autre siècle, lance-t-il, avant d’ajouter : il faut davantage s’impliquer sur le terrain et tous les moyens doivent être pris pour exterminer ces gens-là et les mettre définitivement hors d’état de nuire. »

« Le gouvernement a fait vraiment tout son devoir »

Interrogé sur le début de polémique concernant la participation risquée de la France à l'opération commando menée jeudi dernier pour tenter de libérer Michel Germaneau, Didier Julia affirme : « Le gouvernement a fait vraiment tout son devoir. S’il n’était pas intervenu, ils l’auraient de toute façon exécuté, puisque l’ultimatum arrivait. Le gouvernement a bien fait, sinon on l’aurait naturellement accusé de n’avoir pas tenté quoi que ce soit pour le délivrer. »

La Rédaction, avec C. Boissé et L. Saigre