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Police-Justice

Mort de Carla: «Gaëtan ne réalise pas ce qu'il a fait», dit sa mère

Messages laissés sur les grilles du collège Voltaire de Florensac (Hérault) en hommage à Carla.

Messages laissés sur les grilles du collège Voltaire de Florensac (Hérault) en hommage à Carla. - -

Sur RMC ce jeudi matin, la mère de l'adolescent qui a tué la jeune Carla devant son collège, lundi à Florensac (Hérault), livre son récit de la journée où Gaëtan «a vu rouge». Et explique de quoi il a voulu se venger en frappant violemment la collégienne.

Voici le récit que livre sur RMC la mère de Gaëtan - qui se trouve actuellement en détention provisoire après avoir été mis en examen hier. Cette employée d'une maison de retraite a provisoirement quitté Florensac et son identité reste confidentielle. « Je veux d'abord dire que compte tenu de son âge, il a quand même été traité par la justice comme un adulte et comme un criminel, ça c'est très dur à avaler », précise-t-elle en premier lieu.

« Il est rentré en m'expliquant qu'il avait mis deux claques »

« Le jour de l'agression, il était censé aller chercher sa soeur au collège pour ne pas qu'elle se fasse embêter par ces filles qui l'avaient agressée peu de temps avant. Quand je suis revenue du travail vers 12h45, il est rentré en m'expliquant qu'il avait mis deux claques, qu'elle était tombée sur le cul. Mais c'est tout ce qu'il m'a dit. Et c'est après que j'ai reçu des coups de fil en me disant que c'était déjà plus grave que ça. Là j'ai chopé mon fils et je lui ai dit qu'on allait direct à la gendarmerie. J'ai gueulé, j'ai dit "mais tu te rends compte ? C'est la chose à ne pas faire". Lorsque la police m'a téléphoné pour me dire de venir, j'étais déjà dans la voiture. Et puis j'ai appris la mort de Carla par SMS quand j'étais à la gendarmerie. J'ai prié, j'ai croisé les doigts pour elle. Mais bon, voilà... A mon grand désespoir elle est morte ». 

« Il me dit qu'il n'est pas un criminel »

« Sur le coup, mon fils n'a pas trop réagi. Il me dit qu'il ne se rappelle plus ce qu'il a fait. Il m'a dit qu'il avait vu rouge, qu'il n'avait pas contrôlé ses gestes. Quand il a vu la petite lui lancer encore un regard noir il a pas supporté. Il m'a dit qu'il était conscient de ce qu'il avait fait, mais même encore maintenant, il ne réalise pas bien ce qu'il a fait. Il pleure évidemment. Il me dit qu'il n'est pas un criminel, qu'il n'a pas voulu ça. ». 

« Ma fille a été rouée de coups »

« Il y avait vraiment un cercle vicieux dans le collège de Florensac entre filles, sur fond de simple rivalité amoureuse. J'avais essayé d'appeler les parents pour leur dire qu'il n'y avait pas lieu de taper, parce qu'elles [NDLR: Carla, la victime de Gaëtan, et une camarade] s'étaient mises à deux sur ma fille quelques jours avant et toutes les filles du collège s'étaient fait un malin plaisir à regarder, je tiens à le dire. Ma fille a été rouée de coups, elle s'est faite tirer les cheveux. C'est pour cela que j'avais porté plainte avec certificat médical à l'appui. Puis Carla avait laissé des messages atroces à ma fille sur Facebook, qui étaient quand même graves. Gaëtan m'avait dit que s'il la voyait, il lui mettrait deux gifles pour lui apprendre ».

« Un message pour tous les enfants du collège »

« J'essaierai d'appeler la famille de Carla sans doute. Mais il faut vraiment que je sache ce que je vais leur dire. Mais je voudrais passer aujourd'hui un message pour tous les enfants du collège en leur disant que je suis en colère. Pour une histoire de coeur, à tous ceux qui ont agressé ou qui se moquent des autres, qui ont plaisir à détruire les autres... vous voyez où ça peut mener. La vie est belle, alors n'en faites pas un gâchis que vous regretterez, ne vous prenez pas la tête pour des futilités de petits copains ou de petites amourettes. Ma fille, elle s'est tue pendant cinq semaines, elle s'est cachée à cause de ça. Alors stop. Il fallait que je dise ça ».