BFMTV
Police-Justice

Mort d'un indic à Marseille : auditions en cours à la Bac Nord

Entrée des locaux de la Bac Nord de Marseille

Entrée des locaux de la Bac Nord de Marseille - -

Le procureur d'Aix-en-Provence a confirmé mardi que des vérifications et des auditions étaient en cours au sein de la Bac Nord de Marseille, dans le cadre d'une enquête sur la mort d'un indicateur de la police en 2008.

Des policiers de la Bac Nord de Marseille ont-ils joué un rôle dans la mort en 2008 d’un « indic » ? C’est ce que cherche à connaitre la justice. Le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal, a confirmé mardi que des vérifications étaient en cours, « ainsi que des auditions de témoins » dans le cadre de l'information judiciaire ouverte sur la mort d’un homme considéré comme un indicateur de la police. En revanche, Dominique Moyal a vigoureusement démenti des informations de presse évoquant des gardes à vue de policiers mardi. « Dans le cadre de l'instruction rouverte (le 31 août, Ndlr) suite au meurtre de Lyes Gouasmia, il n'y a eu aucune interpellation, ni aucun placement en garde à vue », a-t-elle dit. Ce dossier avait été rouvert le 31 août, en marge de l'affaire de racket et corruption pour laquelle 15 policiers de la Bac Nord ont été mis en examen en octobre, et la brigade dissoute.

Un indic gênant pour le racket

Le corps de Lyes Gouasmia, tué par balle, avait été retrouvé le 14 septembre 2008 dans une voiture carbonisée à Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Ce sont des témoignages anonymes recueillis par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête sur la brigade anti-criminalité (Bac) des quartiers nord de Marseille qui sont à l'origine de la réouverture du dossier.
Ces témoignages évoquent, selon une note de procédure, « la divulgation hors du milieu policier de l'identité d'un informateur de la Bac Nord qui s'avèrerait être Lyes Gouasmia, ayant préalablement dénoncé l'auteur d'un incendie de bus très médiatisé (affaire Mama Galledou) ». « Cette divulgation serait le fait d'éléments de la Bac nord auprès du milieu des dealers », qui n'auraient pas apprécié la protection dont bénéficiait cet indicateur auprès de certains de leurs collègues, protection qui les empêchait de se livrer à leurs activités de racket, poursuit la note.

« Complicité d’assassinat »

Fin octobre, l'avocat de la famille Gouasmia, Me Yassine Bouzrou, a porté plainte contre X auprès du parquet d'Aix pour « complicité d'assassinat », en demandant à la justice de vérifier le rôle que certains fonctionnaires de police auraient pu jouer dans la mort de l'indicateur. L'enquête sur la Bac Nord a déjà entraîné la mise en examen, en octobre, de 15 fonctionnaires de jour de la Bac nord, soupçonnés d'avoir extorqué de l'argent et de la drogue à des trafiquants.

P.Gril avec AFP