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Police-Justice

Mort d'un enfant aux urgences: les parents vont porter plainte

L'un des immeubles de la cité d'Orgemont, à Épinay-sur-Seine.

L'un des immeubles de la cité d'Orgemont, à Épinay-sur-Seine. - -

Une information judiciaire a été ouverte pour "homicide involontaire". Les pompiers, contactés par BFMTV.com, affirment qu'ils n'ont commis "aucune erreur".

Après le refus du Samu et des pompiers d'intervenir, un petit garçon de 10 ans est mort, dimanche, aux urgences de l'hôpital Delafontaine de Seine-Saint-Denis. Selon Le Parisien, qui a révélé l'affaire jeudi, ni le Samu, ni les pompiers, ni les taxis n'ont accepté de faire le déplacement jusqu'à son domicile, dans une cité d'Epinay-sur-Seine. Selon nos informations, les parents vont déposer plainte pour "non-assistance à personne en danger".

"Nous n'avons commis aucune erreur", affirment les pompiers

"Les pompiers m'ont dit qu'il n'y avait pas d'urgence. Je les ai suppliés comme un enfant pour qu'ils viennent chercher mon fils", raconte la maman au journal. Jointe par BFMTV.com, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris confirme l'appel, mais assure qu'aucune erreur n'a été commise. "Nous avons estimé qu'il fallait un avis médical, et nous avons mis la maman en relation avec le Samu, comme le veut le protocole dans ce genre de situation, en s'assurant bien qu'elle réussissait à avoir un médecin au bout du fil", explique-t-on.

"En aucun cas les pompiers refusent d'intervenir quand il s'agit d'une cité sensible. Nous n'avons commis aucune erreur. Lorsque l'on demande un avis médical, la situation n'est ensuite plus de notre ressort, sauf si on nous contacte de nouveau pour intervenir", insiste-t-on à la Brigade, où il n'y aura pas donc pas d'enquête interne.

En ligne avec le Samu, la maman reçoit un nouveau refus, les secours lui demandant d'amener par ses propres moyens son fils à l'hôpital. Il est près de 3 heures du matin. Elle appelle alors une compagnie de taxis, qui refuse "de venir à Orgemont à cette heure, à cause des agressions".

"Personne ne peut nous secourir"

Les parents et leur fils sortent finalement à pied, et réussissent à interpeller un taxi bienveillant, qui se déleste de ses clients pour les conduire aux urgences. Le garçonnet, qui vomit et présente des convulsions, est pris en charge pour une appendicite. Le chirurgien met plus de deux heures à arriver sur place. L'état de santé se dégrade rapidement et l'enfant, en arrêt cardio-respiratoire, meurt peu avant 9 heures. Un décès dû, selon une source proche de l'enquête, à une malformation cardiaque, qui n'avait jamais été détectée.

"Il a été abandonné de tous", observe avec tristesse la mère de l'enfant, interrogée par Le Parisien. "Personne ne peut nous secourir parce que nous habitons un quartier difficile. Ce n'est pourtant pas la brousse ici..." Les parents de Zacharie ont décidé de porter plainte.

Une information judiciaire a été ouverte pour "homicide involontaire", a indiqué le parquet de Bobigny, qui a requis du juge d'instruction "la pratique d'une autopsie judiciaire" pour déterminer les causes exactes de la mort de l'enfant.

Alexandra Gonzalez