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Police-Justice

Mort d'un enfant après une opération à Metz: la justice s'intéresse au passé du chirurgien

L'enfant avait été admis en octobre 2014 à la clinique Claude Bernard à Metz pour des maux de ventre.

L'enfant avait été admis en octobre 2014 à la clinique Claude Bernard à Metz pour des maux de ventre. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

Corentin, 11 ans, est mort en 2014 lors d'une opération de l'appendicite à Metz. Le parquet a requis le renvoi devant un tribunal de deux médecins, mais les parents du garçon espèrent aussi des poursuites pour la clinique.

L'opération devait durer 45 minutes, sept heures plus tard, le petit garçon n'était toujours pas ressorti du bloc. Corentin, 11 ans, est mort en novembre 2014 à la suite d'une opération de l'appendicite réalisée à la clinique Claude-Bernard, à Metz. Depuis, ses parents se battent pour obtenir justice.

Le 30 juin dernier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a ordonné un supplément d'information pour enquêter sur le passé d'un chirurgien qui a opéré le garçonnet. La justice considère qu'il existait "des dysfonctionnements opérationnels au sein de l'établissement de soins" et que "les personnels présents n'étaient pas formés de manière adéquate".

Un renvoi requis

La cour d'appel renvoie donc le dossier au juge d'instruction pour que des actes d'enquête supplémentaires soient réalisés. Il s'agissait d'une demande des parents de Corentin qui ont porté plainte à la suite du décès de leur fils. En 2020, le parquet a requis un renvoi devant un tribunal pour deux des chirurgiens qui ont opéré Corentin. Ces derniers ont été suspendus par l'Ordre des médecins en 2016 pour respectivement trois et deux ans.

Admis le 31 octobre 2014 à la clinique Claude-Bernard pour des maux de ventre, Corentin s'était vu diagnostiquer une appendicite. Il a été opéré le lendemain avec une méthode moins intrusive. L'intervention avait été arrêtée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose d'un tube utilisé pour des coelioscopies, une technique chirurgicale qui permet d'opérer à l'intérieur du ventre en ne faisant que des petites incisions.

D'autres sinistres?

Selon une source proche du dossier, c'est à cette occasion que l'aorte de l'enfant avait été touchée, provoquant un choc hémorragique trop tardivement décelé. Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin, décédé le lendemain au CHU de Nancy, où il avait été transféré en urgence au bout de neuf heures d'opération à Metz.

Les parents de Corentin, qui évoque une "satisfaction" de voir que l'enquête va se poursuivre, souhaitent que la clinique et l'Ordre des médecins soient aussi poursuivis. Selon le père de la victime, un rapport de l'assurance de ce praticien fait état "au moins de onze sinistres indemnisés en treize mois de présence en Lorraine et pour des préjudices importants au regard des indemnisations".

J.C. avec AFP