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Police-Justice

Mort d'Elisa Pilarski: le chef de la chasse à courre placé sous le statut de témoin assisté

Élisa Pilarski est morte tuée par des chiens dans la forêt de Retz, le 16 novembre 2019

Élisa Pilarski est morte tuée par des chiens dans la forêt de Retz, le 16 novembre 2019 - Capture d'écran Facebook

Accusé par certains d'être en partie responsable de la mort de la jeune femme, Sébastien Van Den Berghe a demandé, par le biais de son avocat, d'obtenir le statut de témoin assisté. De cette manière, il aura accès au dossier d'instruction et pourra ainsi "se défendre judiciairement", estime son conseil.

Le chef de la chasse à courre organisée le 16 novembre dans une forêt de l'Aisne où une femme enceinte a été tuée par des chiens, a été placé ce mardi sous le statut de témoin assisté à sa demande, selon son avocat. "On a été mis en cause médiatiquement, sans qu'on ait jusqu'alors la possibilité de se défendre, donc on a demandé à la juge d'instruction de nous octroyer ce statut", a déclaré Guillaume Demarcq, avocat de Sébastien Van Den Berghe, maître d'équipage du Rallye la Passion, organisatrice de la chasse.

Des accusations "aussi basses qu'illégales"

Avec ce statut intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple, ils auront accès au dossier et Sébastien Van Den Berghe pourra "désormais se défendre judiciairement". "Rappelons qu’à ce jour, il n’est pas mis en cause par la justice", souligne le conseil cité dans un communiqué de la société de vènerie. 

"Mon client conteste formellement que ses chiens aient quoi que ce soit à voir avec le décès d'Elisa Pilarski. Pour lui, c'est une journée de chasse comme une autre, il ne s'est absolument rien passé", a ajouté Me Demarcq.

Dans une déclaration envoyée à l'AFP, Pierre de Roüalle, président de la société de vènerie qui regroupe les associations de chasse à courre françaises, a affirmé qu'"au cours des 18.000 journées de chasse à courre organisées chaque année à travers 70 départements, jamais aucun accident corporel humain impliquant des chiens de vénerie n'a été relevé". 

Et d'ajouter dans le communiqué: "La décence élémentaire impose de ne pas instrumentaliser cette terrible mort. Accuser un homme ou la chasse à courre, sans aucune preuve, est aussi bas qu’illégal."

Elisa Pilarski, partie se promener avec ses chiens, a été retrouvée morte le 16 novembre en forêt de Retz où une chasse à courre était organisée en parallèle. D'après l'autopsie, le décès a pour origine "une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu'à la tête".

En attente des résultats ADN

Afin d'identifier les animaux responsables, des prélèvements génétiques ont été effectués sur 67 chiens: les 5 American Staffordshire d'Elisa Pilarski et 62 chiens appartenant à l'association le Rallye la Passion. Les résultats ne sont pas connus pour l'instant. Mais des éléments semblent mettre en cause le chien que la victime était en train de promener au moment du drame. En effet, selon une source proche de l'enquête, Curtis avait déjà mordu Elisa Pilarski dans le passé. Il a par ailleurs mordu une "soignante" bénévole du refuge où il est actuellement placé.

"Elle a été mordue juste après que le chien sorte d'un événement très traumatique, cette morsure n'a aucun intérêt sur le fond du dossier, la mort d'Elisa Pilarski", a fait valoir Eric Alligné, avocat du conjoint de la victime.

Selon lui, le placement sous témoin assisté de Sébastien Van Den Berghe "prouve qu'il y a un début d'implication ou de connexion qui se rapporte au Rallye la Passion dans ce dossier".

Une information judiciaire a été ouverte contre X pour "homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence (...) résultant de l'agression commise par des chiens". 

Ambre Lepoivre avec AFP