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Police-Justice

"Mort cérébrale", "urgence absolue": que signifient les termes employés pour les victimes de Strasbourg?

Le suspect est un homme de 29 ans, multirécidiviste.

Le suspect est un homme de 29 ans, multirécidiviste. - Patrick Hertzog - AFP

Le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes explique à BFMTV les différents qualificatifs utilisés par les autorités pour dénombrer et traiter les victimes en fonction de la gravité de leurs blessures.

Depuis mardi soir, le ministère de l’Intérieur, la préfecture, la mairie et le CHRU de Strasbourg se succèdent devant la presse afin d’apporter des précisions sur les victimes de la fusillade de mardi soir dans la capitale alsacienne. Un bilan provisoire fait état de deux personnes tuées, une personne en état de mort cérébrale et 13 blessés.

“Blessé léger”, “urgence absolue”, “mort cérébrale”: Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes, nous aide à comprendre les différents termes médicaux utilisés, et permet de mieux comprendre pourquoi les bilans annoncés ont varié au cours de la journée.

  • Blessé léger

Une fois sur place, les secours effectuent rapidement un tri. Les personnes présentant une “urgence relative”, c’est-à-dire ayant des blessures menant à “un pronostic fonctionnel” ou à des “conséquences esthétiques” sont prises en charge par les secouristes ou la Croix-Rouge, précise Christophe Prudhomme. Ces personnes sont ensuite transférées vers le service des urgences.

  • Blessé grave

À l’inverse, si “la vie de la victime peut être en danger”, le blessé est dit en “urgence absolue” ou que “son pronostic vital est engagé”. Un organe vital est alors atteint et la victime est prise en charge dans une ambulance disposant d’un service de réanimation, avec un médecin. “Le blessé est ensuite directement emmené au bloc opératoire”, ajoute Christophe Prudhomme.

  • Mort cérébrale

Une victime de l’attentat de Strasbourg est actuellement en état de “mort cérébrale”: “La personne est morte médicalement, mais pas légalement”, explique l’urgentiste. En clair, le cerveau ne fonctionne plus et le coeur continue de battre grâce à une machine.

C’est à ce moment que le prélèvement d’organes peut être fait. Un acte où l’accord de la famille n’est pas obligatoire. Si la personne n’a pas donné de précision sur sa volonté mais qu’elle ne s’est pas inscrite sur le fichier de refus, un collège de médecins peut décider du prélèvement d’organe… “Une belle réponse au terrorisme”, souffle Christophe Prudhomme.

  • Cellule de crise

Dans le cadre d’un attentat ou d’un accident grave, le Plan blanc est activé et une cellule de crise est mise en place. Elle a à sa tête le préfet qui coordonne un gradé de la gendarmerie ou de la police, des pompiers et du SAMU. C’est donc la préfecture qui est en charge d’annoncer le bilan aux médias, une fois les familles des victimes prévenues. Si le défunt est étranger, la cellule de crise transmet les informations au consulat ou à l’ambassade concernée. C’est actuellement le cas avec un journaliste italien grièvement blessé.

Esther Paolini