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Police-Justice

Mort au cours d’une interpellation, les proches dénoncent une bavure

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Abdelhakim, 22 ans, est mort à Grasse vendredi dernier au cours d’une interpellation musclée. Ses proches dénoncent une bavure.

L'autopsie du jeune Abdelhakim Ajiimi, mort vendredi lors d'une interpellation par la police, sera réalisée demain alors qu'une enquête de l'IGPN (la police des polices) est en cours pour déterminer les circonstance de la mort du jeune homme de 22ans.

Hier, plusieurs centaines de personnes ont défilé à Grasse dans les Alpes-Maritimes pour rendre hommage à Abdelhakim Ajiimi. Derrière une banderole proclamant « bavure policière, assassins », les manifestants ( entre 500 et 600 selon la police, un millier selon les organisateurs) ont défilé dans le centre de Grasse dans un silence brièvement interrompu par quelques cris « police, assassins » poussés devant le commissariat de la ville.

Dans un communiqué, le préfet des Alpes-Maritimes Dominique Vian a souligné que le jeune homme s'était violemment opposé à son interpellation durant laquelle deux fonctionnaires de police ont été blessés .

« A part une bosse, aucune trace de coups »

Selon Walid Klay, proche de la victime, « il y a eu une arrestation, on le comprend, il y a eu une résistance qui a nécessité une maîtrise par la force, on le comprend. Mais on ne comprend plus à partir du moment où il y eu l'immobilisation : il n'était pas nécessaire qu'un agent de police lui tienne les pieds derrière, qu'un autre lui appuie avec ses genoux sur la colonne, et que l'autre lui remonte la tête en arrière en l'étranglant. On a une force dans l'avant-bras qui est terrible, n'importe quelle formation basique de sécurité vous explique ça... »

Pour Franck de Vita, avocat de la famille de la victime, « pour la famille, il est inconcevable de considérer qu'il peut y avoir une mort naturelle au moment d'une interpellation musclée. Il m'est rapporté une intervention virulente par certains témoins qui l'auraient dit à la famille, il s'agirait de violences qui ont entraîné une mort au minimum par étouffement. Si c'est le cas, l'autopsie le dira. Elle démontrera s'il y a eu au minimum un délit de la part des policiers dans le cadre de leur intervention ».

Du côté policier, Pierre Marie Bourniquel, le directeur départemental des services de police des Alpes-maritime, explique que « Mr Ajiimi avait été interné psychiatriquement. Est-ce qu'il y a un lien de cause à effet entre la médicamentation qu'il a prise et son état, sa surexcitation au moment des faits ? Je ne sais pas. Apparemment, à part une bosse au front, il n'y a aucune trace de coups apparente sur le corps. Une enquête est faite sur instruction et sous le contrôle du parquet par l'IGPN donc il y aura toute l'objectivité requise. C'est cette enquête qui va déterminer les causes exactes de la mort ».

La rédaction et Lionel Dian