Militaire relaxé après un tir mortel accidentel en Afghanistan: le parquet fait appel

Le parquet de Paris a fait appel de la relaxe d'un ancien militaire, qui était jugé pour avoir tué accidentellement un de ses frères d'armes en 2011 en Afghanistan, a-t-on appris auprès du parquet mardi. La relaxe avait été prononcée le 3 novembre par le tribunal correctionnel, où l'homme de 27 ans était poursuivi pour homicide involontaire.

Le 11 juillet 2011, le prévenu, Anthony Politykin, occupe sur un véhicule blindé la place de tireur, avec une mitrailleuse 7,62. Les talibans attaquent, Politykin réplique, mais sa mitrailleuse se bloque rapidement. Une fois rentré au camp de base, au niveau du sas, le militaire veut comprendre ce qui c'était passé. C'est alors qu'un tir part accidentellement, une cartouche étant restée dans le mécanisme d'alimentation.

La famille de la victime soulagée par l'appel

La victime, Clément Kovac, qui se trouvait sur un véhicule à côté, est atteinte par la balle sous l'aisselle, dans une zone qui n'est pas protégée par le gilet pare-balles. "Il y a une faute à l'origine de la mort de Clément Kovac. Le dossier d'instruction et les réquisitions du parquet le démontrent", a réagi l'avocat de la famille de la victime, Me Guillaume Demarcq, à la décision du parquet de faire appel. "Les parents sont évidemment soulagés", a-t-il ajouté.

L'avocat du prévenu, Me Eric Najsztat, avait lui dénoncé "l'absence de formation" au maniement de cette arme, affirmant que des incidents, sans faire de blessés, avaient eu lieu à l'entraînement dans les jours qui précédaient, avec ce même matériel. Il avait vu dans la relaxe de son client une "décision raisonnable, cohérente par rapport à certains dysfonctionnements qui lui sont complètement étrangers".

la rédaction avec AFP