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Police-Justice

Migrants à Paris: la justice autorise l'évacuation du camp d'Austerlitz

Des migrants près de la gare d'Austerlitz, le 3 août dernier.

Des migrants près de la gare d'Austerlitz, le 3 août dernier. - Kenzo Tribouillard - AFP

Trois mois après le campement de La Chapelle, la justice a donné son aval à l'évacuation des tentes de migrants situées non loin de la Gare d'Austerlitz, à Paris. L'opération, ainsi que le relogement, pourrait intervenir dès la semaine prochaine.

C'est "l'autre" grand camp de migrants à Paris. Mais plus pour longtemps? La justice a donné ce vendredi son feu vert à l'évacuation du campement d'Austerlitz, où quelque 400 personnes, dont une majorité de migrants, sont installées depuis plusieurs mois en bordure de Seine à Paris, ont annoncé ce vendredi des sources concordantes consultées par l'Agence France-Presse (AFP).

Le tribunal de grande instance de Paris, saisi par la mairie de Paris, a rendu une ordonnance d'expulsion, a-t-on indiqué de source judiciaire. L'évacuation et le relogement pourraient intervenir dans le courant de la semaine prochaine, a-t-on précisé de source proche du dossier.

Un campement qui a grossi ces dernières semaines

L'évacuation et le relogement pourraient intervenir dans le courant de la semaine prochaine, a-t-on précisé de source proche du dossier, alors que ce campement de tentes a grossi ces dernières semaines jusqu'à compter plus de 400 personnes dont une grande majorité de migrants.

La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), avait ce expliqué vendredi, lors d'une visite dans un centre d'accueil de réfugiés, que "les places ont été constituées" pour l'hébergement des migrants d'Austerlitz. 

"Ce serait aberrant de dire 'ceux qui arrivent on les traite avec rapidité, et les autres on les laisse dehors.' Je veux les rassurer", avait-elle ajouté, alors que l'attention s'est concentrée ces derniers jours sur les Syriens et Irakiens arrivés du sud de l'Allemagne dans le cadre de l'engagement, pris par François Hollande, d'accueillir un millier de réfugiés pour soulager l'Allemagne.

Trois mois après l'évacuation de La Chapelle

Début juin, l'important campement installé sous la station de métro de La Chapelle, dans le nord de Paris, avait été évacué, alors qu'il comptait lui aussi près de 400 personnes installées dans des conditions indignes. Le campement d'Austerlitz rassemble près de 200 tentes plus ou moins dispersées, autour du pont Charles-de-Gaulle et jusqu'à la Cité de la mode et du design, en bordure de Seine, à deux pas de la gare d'Austerlitz.

Cette semaine le campement bruissait de la rumeur d'une évacuation, une perspective régulièrement annoncée depuis celle du campement sous le métro aérien à la Chapelle (XVIIIe), survenue le 2 juin et qui est plutôt favorablement envisagée.

"On espère tous qu'on va être relogés: ici, il n'y a pas de toit, il y a de plus en plus de monde et il commence à faire froid. Et il n'y a que de rares volontaires pour nous aider, rien de l'Etat, pas de médecin par exemple", témoignait jeudi, en anglais, Sharif, 22 ans, un étudiant venu du Darfour, au Soudan, il y a déjà six mois.

Un campement loin des regards

"Au Darfour déjà, mon rêve c'était de venir en France. D'autres, c'était les Etats-Unis, moi c'était Paris. Moi, je veux un toit, des papiers et la possibilité d'étudier pour aller à l'université et un jour, pourquoi pas, écrire un livre. C'est mon rêve et je sais qu'il se réalisera, demain, dans une semaine, un mois, un an ou plus. J'y crois", assurait, les yeux brillants d'enthousiasme, le jeune homme, qui a franchi la frontière italienne à pied à Vintimille pour échapper aux policiers.

Situé le long des quais de Seine, en contrebas de la rue, le campement Austerlitz est loin des regards, même s'il n'est qu'à quelques mètres de la Cité de la mode, de ses conférences au public looké et de son bar branché.

la rédaction avec AFP