Michel Houellebecq juge ridicules les accusations de plagiat

PARIS (Reuters) - Accusé d'avoir plagié des notices de Wikipédia dans son dernier livre, Michel Houellebecq rétorque que l'emploi de ce type de matériau est courant en littérature et qu'il participe à la beauté de ses livres.

La polémique a été lancée par Slate.fr, qui affirme que l'écrivain, qui vient d'être sélectionné pour le prix Goncourt, a puisé dans l'encyclopédie en ligne des passages de son roman "La carte et le territoire", paru vendredi dernier.

Le site d'information sur Internet a identifié au moins trois passages empruntés à Wikipédia : sur la ville de Beauvais, sur la mouche domestique ou encore sur Frédéric Nihous, ancien candidat des chasseurs à l'élection présidentielle.

Dans une interview diffusée lundi sur le site du Nouvel Observateur, Michel Houellebecq juge cette accusation "ridicule".

"Le principe de tentative de brouillage entre documents réels et fiction, beaucoup de gens l'ont fait. Moi, j'ai surtout été influencé par Perec et Borges", dit-il.

Georges "Perec y arrivait beaucoup mieux que moi parce qu'il ne retravaillait pas du tout le fragment et à chaque fois cela crée un décalage linguistique assez fort", ajoute-t-il.

Michel Houellebecq précise qu'il lui arrive aussi de faire de faux articles sur Wikipédia et que cela "fait partie de la littérature depuis longtemps."

"J'espère que cela participe à la beauté de mes livres d'employer ce genre de matériau", ajoute-t-il.

Michel Houellebecq regrette que le mot plagiat ait été prononcé. "Même si c'est ridicule comme accusation, il en restera toujours quelque chose", dit-il.

Michel Houellebecq, dont les romans "Les Particules élémentaires" et "Plateforme" sont considérés comme précurseurs dans la littérature française, selon Wikipédia, ne laisse jamais indifférent, en bien ou en mal.

La polémique sur un éventuel plagiat n'a pas empêché l'Académie Goncourt de sélectionner lundi "La carte et le territoire" dans sa première sélection pour la cuvée 2010 de son prix, aux côtés d'Amélie Nothomb ou de Virginie Despentes.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse