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Police-Justice

Meurtre de Vanille en 2020: la mère de la fillette jugée devant la cour d'assises d'Angers

La balance de la Justice (illustration)

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP

Jugée pour "meurtre d'un mineur de 15 ans", Nathalie Stéphan, accusée d'avoir tué son enfant, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Nathalie Stéphan, 42 ans, est jugée depuis lundi par la cour d'assises du Maine-et-Loire pour le meurtre de sa fillette d'un an en février 2020 à Angers.

Le samedi 8 février 2020, une alerte enlèvement est déclenchée pour tenter de retrouver Vanille, disparue depuis la veille. La fillette, qui devait ce jour-là fêter son premier anniversaire, avait été confiée à une famille d'accueil mais sa mère pouvait continuer à la voir régulièrement pendant un temps donné durant la semaine.

Le 7, la mère de l'enfant, Nathalie Stéphan, souffrant de "troubles psychologiques", n'avait pas ramené Vanille à 17h30 comme convenu avec sa référente de l'Aide sociale à l'enfance (ASE). La mère était hébergée depuis un an dans le centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées.

La petite fille est morte par "étouffement"

Dimanche 9 au matin, Nathalie Stéphan est retrouvée dans un hôtel à Nantes, sans sa fille. Le corps du bébé sera découvert quelques heures plus tard dans une benne à vêtements à Angers, sur les indications de la mère. L'autopsie a déterminé que la petite fille est morte par "étouffement".

La mère de Vanille a expliqué avoir donné la mort à sa fille dès le vendredi 7, avant même l'heure prévue pour le retour à l'ASE et avoir prémédité son geste.

Nathalie Stéphan précisera devant le juge d'instruction avoir élaboré son macabre projet quand elle avait appris en décembre 2019 la poursuite du placement de sa fille et qu'elle devait quitter le centre maternel le 10 février.

Malgré un traitement médicamenteux pour des troubles de la personnalité, le discernement de l'accusée n'était ni aboli ni altéré au moment des faits, selon les experts psychiatres.

"Un peu mutique et renfermée"

Jugée pour "meurtre d'un mineur de 15 ans", Nathalie Stéphan, issue d'une famille de trois enfants et de parents sourds et muets, avait elle-même été placée à l'ASE entre 16 et 18 ans. Mère d'une autre fille âgée de 14 ans confiée à la garde de son père depuis 2015, l'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Au premier jour de son procès, NathalieStéphan est apparue "un peu mutique et renfermée" dans son box, selon Olivier Rolland, qui représente la fille aînée de l'accusée.

"Elle rejette la faute sur les services sociaux alors qu'elle a fomenté le meurtre de sa fille pendant un mois et demi", a dénoncé l'avocat, relevant que le deuxième jour d'audience, mardi, correspondra à un "triste anniversaire". "Vanille aurait eu trois ans et cela fera deux ans qu'elle l'a tuée". Le verdict est attendu mercredi.

A.G avec AFP