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Police-Justice

Meurtre de Laetitia: le portrait inquiétant de Tony Meilhon dressé par les experts

Tony Meilhon, lors de son procès en appel, en octobre 2015.

Tony Meilhon, lors de son procès en appel, en octobre 2015. - Benoît Peyrucq - AFP

Le procès en appel de Tony Meilhon pour le meurtre et le démembrement de la jeune Lætitia Perrais en 2011, pour lesquels il a été condamné il y a deux ans à la perpétuité, rentre lundi à Rennes dans sa dernière ligne droite.

Crâne rasé, chemise blanche, regard noir: depuis près de deux semaines, Tony Meilhon, 36 ans, a quitté sa cellule de prison pour le box des accusés, devant la cour d'appel de Rennes. Il y est jugé une seconde fois pour le meurtre et le démembrement de la jeune Laetitia Perrais, 18 ans, tuée en janvier 2011, en Loire-Atlantique.

Reconnu coupable en première instance, Tony Meilhon avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, mais aussi à une éventuelle rétention de sûreté s'il était encore jugé dangereux à l'issue de sa peine. C'est cette dernière mesure qui a conduit l'individu à faire appel, puisqu'il avait lui-même réclamé la perpétuité.

Les réquisitions de l'avocat général, magistrat chargé de défendre les intérêts de la société, sont attendues ce lundi. La décision finale est attendue mardi, à l'issue des plaidories de la défense. Mais en cas d'accélération des débats, l'issue du procès pourrait aussi intervenir dès lundi soir.

Le récit sordide de ses derniers instants de vie

Durant ce procès en appel, Tony Meilhon a raconté une nouvelle fois en détail sa version de la soirée du 18 janvier 2011 passée avec la jeune Laetitia, alors en apprentissage dans un restaurant de la Bernerie-en-Retz, et rencontrée le jour même. Après une relation sexuelle orale, consentie selon l'accusé, elle refuse d'aller plus loin. Il s'énerve mais la raccompagne à son scooter pour qu'elle puisse regagner son domicile, dans une famille d'accueil chez qui elle a été placée cinq ans auparavant avec sa soeur jumelle, Jessica.

Tony Meilhon heurte avec sa voiture le deux-roues quelques instants plus tard. Accidentellement, soutient l'accusé, qui continue d'affirmer qu'il la croit morte lorsqu'il la met dans son coffre. Selon sa version, il se rend alors dans un bois, l'étrangle et larde son corps de plusieurs dizaines de coups de couteau pour, selon lui, maquiller l'homicide involontaire en crime crapuleux.

Le portrait inquiétant dressé par les experts

Tony Meilhon conteste en revanche avoir découpé le corps de Laetitia Perrais, retrouvé immergé dans deux étangs. Il invoque un complice, qu'il a nommément accusé le 16 octobre dernier, alors qu'il l'appelait jusque-là "Monsieur X". Mais, appelé à témoigner quelques jours plus tard, cet homme, que les enquêteurs avaient, dès le départ, soupçonné puis disculpé, a fermement nié toute implication dans l'affaire, révélant qu'il vivait, depuis, "un véritable cauchemar".

Rendu furieux par ce témoignage, Tony Meilhon a assuré au témoin qu'il ne serait "pas le seul à payer" dans cette affaire. Des menaces en audience qui ne devraient pas attirer la sympathie des jurés sur cet homme, âgé aujourd'hui de 36 ans et qui avant les faits, a passé onze années en prison pour des violences avec arme ou le viol d'un co-détenu.

Sans compter le portrait inquiétant dressé par les experts: "personnalité structurée sur le mode psychopathique" et "dangerosité sociale indéniable". Tony Meilhon a néanmoins exprimé des regrets. "Je demande pardon, tous les jours je demande pardon", a-t-il déclaré. "Je sais que je suis un assassin, j'ai du sang sur les mains, et les horreurs ne s'effaceront pas". 

A. G. avec AFP