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Police-Justice

Meurtre de la joggeuse Patricia Bouchon: Laurent Dejean condamné à 20 ans de prison

La fille de Patricia Bouchon, Carlyne Bouchon lors de l'ouverture du procès à Toulouse le 14 mars 2019.

La fille de Patricia Bouchon, Carlyne Bouchon lors de l'ouverture du procès à Toulouse le 14 mars 2019. - Pascal Pavani - AFP

Au terme de 12 jours de procès, les jurés ont estimé qu'il y avait assez de preuves pour juger Laurent Dejean coupable du meurtre de la joggeuse tuée en février 2011. Ce dernier a décidé de faire appel.

Coup de théâtre à la cour d'assises de Haute-Garonne. Laurent Dejean, 39 ans, a été condamné ce vendredi à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Patricia Bouchon, en 2011. Sa défense a néanmoins déjà annoncé sa volonté de faire appel de cette condamnation.

"Les preuves font défaut"

Cinq hommes, une femme et trois magistrats professionnels ont donc rendu un jugement allant à l'encontre des réquisitions de l'avocat général David Sénat. Ce dernier avait en effet demandé la veille la relaxe: "Il est possible que Laurent Dejean soit coupable mais les preuves font défaut", avait-il assuré.

Souffrant d'une schizophrénie paranoïde selon les termes de l'expert psychiatre, Laurent Dejean s'est vu reconnaître des circonstances atténuantes pour troubles psychiques. 

À la sortie de l'audience, le mari de la victime Christophe Bouchon a réagi au micro de BFMTV:

"La justice est rendue. Cela fait huit ans qu'on attend ça. Laurent Dejean a été reconnu coupable, on voulait absolument qu'il y ait un coupable pour l'assassinat de Patricia. On est heureux de pouvoir mettre un nom sur la personne qui a tué Patricia", a-t-il confié avant d'ajouter: "On ne se réjouit pas parce que cette personne est malade et qu'elle a pris vingt ans, on ne peut pas se réjouir de ça."

De son côté, les avocats de Laurent Dejean ont fait part de leur colère:

"Nous ne pouvons pas accepter qu'en 2019 on soit condamné sans preuve, l'accusé était sous cachetons, il était difficile pour lui de s'exprimer calmement", ont-ils déclaré.

Crâne enfoncé

La disparition de Patricia Bouchon, le 14 février 2011 à Bouloc, avait été signalée par son mari, inquiet de ne pas la voir revenir de son jogging quotidien au petit matin. Le corps de cette mère de famille de 49 ans n'avait été retrouvé qu'un mois et demi plus tard, dissimulé dans une conduite d'eau, le crâne enfoncé.

Cinq jours après la disparition, un témoin s'était présenté aux enquêteurs en déclarant que quelques secondes après avoir croisé une joggeuse il avait failli emboutir une Clio stationnée à contre sens, tous feux éteints, dans laquelle se trouvait un homme barbu.

Schizophrène et placé sous curatelle

À partir de ce témoignage, un portrait robot du suspect a été réalisé et plusieurs personnes ont affirmé reconnaître Laurent Dejean, dont son ex-compagne. Interpellation quatre ans après les faits, Laurent Dejean, un ouvrier plaquiste, schizophrène et placé sous curatelle, a constamment clamé son innocence.

Fin 2017, le même avocat général avait estimé qu'il n'y avait pas dans le dossier de plus de 40.000 pièces, les éléments nécessaires pour un renvoi devant les assises. La chambre de l'instruction avait finalement tranché en faveur du renvoi devant un jury populaire, qui s'est prononcé après plus de cinq heures de délibéré.

Esther Paolini avec AFP