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Police-Justice

Meurtre d'Agnès: les psychiatres experts dénonce le "lynchage médiatique" d'un des leurs

Un expert a été mise en cause lors du procès de MAttheiu, le meurtrier d'Agnès à Chambon-sur-Lignon.

Un expert a été mise en cause lors du procès de MAttheiu, le meurtrier d'Agnès à Chambon-sur-Lignon. - -

L'Association Nationale des Psychiatres Experts Judiciaires (ANPEJ) a vivement dénoncé dimanche le "lynchage médiatique" ayant visé un de leur collège qui avait partiellement conclu à une "absence de dangerosité" de Matthieu, meurtrier d'Agnès.

Matthieu, 19 ans, a été condamné à la réclusion perpétuelle à perpétuité pour le viol et l'assassinat en 2011, d'Agnès Marin. Lors du procès, un expert a été mise en cause. Ses confrères prennent sa défense.

L'association d'experts "regrette que l'absence de publicité des débats ne permette pas de rendre justice à l'expert psychiatre de la cour d'appel de Montpellier, victime d'une tentative de lynchage médiatique, désigné comme partiellement responsable d'un viol et meurtre d'une adolescente par un autre adolescent dont il avait pratiqué l'expertise en détention pour une autre affaire de viol", ont déploré dans un communiqué les Dr. Bernard Vilamot et Gérard Rossinelli, respectivement secrétaire général et président de l'ANPEJ.

Selon l'association, "l'absence de maladie mentale du mineur n'induisait pas de dangerosité psychiatrique, mais les troubles psychopathologiques constatés ont amené l'expert à proposer une injonction de soins avec suivi socio-judiciaire et accompagnement par une équipe spécialisée, l'expert n'excluant pas une éventuelle dangerosité secondaire", a-t-elle rappelé.

"Une absence de dangerosité" de Matthieu avait été reconnue

Avant l'assassinat d'Agnès survenu fin 2011, Matthieu avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en novembre 2010, après quatre mois de détention provisoire pour un premier viol commis dans le Gard. Le pédopsychiatre Claude Aiguesvives, qui l'avait examiné, avait alors conclu à "une absence de dangerosité" et "fait confiance au projet de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de lui donner une seconde chance."

Les experts psychiatres ont depuis plusieurs années manifesté leur opposition aux différentes lois sécuritaires "leur conférant un rôle non fondé de caution de ces mesures de sécurité", rappelant que "le risque zéro de récidive n'existe pas au niveau des récidives d'actes délictueux ou criminels".

L'ANPEJ déplore aussi que "de plus en plus, ces expertises spécifiques sont réalisées par des psychiatres non experts, des médecins non psychiatres, ou des professionnels sans formation médicale ni psychiatrique". Il en résulte "une déqualification de l'expertise psychiatrique judiciaire", dénoncent-ils encore.

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