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Police-Justice

Meurtre d'Agnès: faut-il supprimer la présomption d'innocence ?

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Après le viol et le meurtre d'Agnès Marin, au Chambon-sur-Lignon, certains estiment que le collège-lycée aurait dû être informé de la situation judiciaire du jeune Matthieu. Cela aurait bafoué la présomption d'innocence, répondent certains. Faut-il la supprimer ?

Le père et le grand-père d'Agnès affirment que la direction du Collège-lycée cévenol connaissait le parcours judiciaire de Matthieu, 17 ans, violeur et meurtrier de la jeune Agnès au Chambon-sur-Lignon. Ils l'accusent d'avoir tout de même accepté que l'adolescent soit scolarisé. L'établissement répond qu'elle savait que le jeune homme avait fait de la détention, mais disent ignorer que c'était pour suspicion de viol.

«Au moins, les établissements pourraient mettre en place un accueil personnalisé»

Matthieu était par ailleurs placé sous contrôle judiciaire. « Il serait très préférable que les établissements scolaires soient précisément avertis du passé judiciaire des élèves qu'ils admettent », estime Michel Richard, su Syndicat des personnels de direction de l'Education nationale. « Aux termes de la règlementation, nous sommes responsables de la sécurité des personnes et des biens. Au moins, les établissements pourraient mettre en place un accueil personnalisé et une vigilance exacerbée, avec une liaison permanente avec les autorités qui étaient en charge de ce contrôle judiciaire ».

«Ce garçon n'était pas condamné, mais simplement mis en examen»

Mais pour Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la Magistrature, cela contreviendrait au principe de la présomption d'innocence. « On ne peut pas violer ce principe. Ce garçon n'était pas condamné, il était simplement mis en examen. Qu'aurait fait le directeur de l'établissement s'il en avait su davantage ? Et bien il a lui-même répondu: il n'aurait pas accepté ce jeune. Ça veut dire qu'une fois mis en examen, on ne peut plus se scolariser, avoir de travail, avoir la moindre réinsertion professionnelle ? Alors dans ces cas-là enfermons-les toute leur vie. C'est ça qu'on commence à entendre et qui est extrêmement dangereux ».