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Police-Justice

Mères en banlieues : l’enquête de Ni Putes Ni Soumises

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L’association Ni Putes Ni Soumises publie une enquête au sujet des conditions de vie des mères vivant en Zones Urbaines Sensibles.

Maman en banlieue, un rôle plus difficile qu'ailleurs... A l'occasion de ses 5 ans, le mouvement Ni Putes Ni Soumises publie sa première grande enquête sur les mères de famille qui vivent en Zones Urbaines Sensibles (ZUS).

Précarité des situations de travail
A travers les chiffres de sondage exclusif CSA/Ni Putes Ni Soumises réalisé par téléphone les 21 et 22 avril 2008, différentes tendances se dégagent. Tout d'abord, les mères vivant en ZUS sont plus souvent inactives que l'ensemble des mères (34% en ZUS contre 23% sur l'ensemble de la France) et, pour celles qui travaillent, sont plus souvent en temps partiel (39% en ZUS contre 30% en France).

Une vie quotidienne « difficile » et des enfants qui les « dépassent »
Ainsi, avec une situation sur le marché du travail plus difficile que pour le reste des mères françaises, 4 mères résidant en ZUS sur 5 estiment que « la vie quotidienne des mères de famille comme elles » n'est pas facile. De plus, 42% d'entre elles ont le sentiment d'être parfois dépassées dans leurs relations avec leurs enfants. Autre facteur, la garde d'enfants : 40% des mères rencontrent des difficultés pour faire garder leur enfant le plus jeune.

Loin de perdre espoir
Que ce soit le faible niveau de formation, le manque de moyens de transport ou la réputation du quartier, la majorité des mères vivant en ZUS ne considèrent pas ces obstacles comme des barrières infranchissables. De plus, 59% des inactives non retraitées souhaiteraient reprendre une activité professionnelle.

Leurs attentes
Pouvoir d'achat, emploi, sécurité, logement : les préoccupations des mères résidant en ZUS sont proches de celles de l'ensemble de la population. Mais elles sont divisées sur leur confiance dans l'avenir : 48% sont confiantes mais 50% se montrent moins optimistes.

Illustration de ces situations, Céline Pitelet a rencontré pour RMC Fatoumata Sakouné. Elle est malienne, mère de 3 enfants de 2, 3 et 7 ans et habite Villiers le Bel, dans le Val d'Oise, au 4ème étage d'une tour. Loyer : 913 euros. Ses finances sont dans le rouge et depuis 3 ans, elle envoie des CV pour décrocher un emploi de femme de ménage. En vain. Il faut dire qu'elle n'a pas le permis, qu'elle a du mal à lire le français, et qu'elle ne trouve pas de places en crèches pour faire garder ses enfants. Mais dans son immeuble, il y a une lueur d'espoir. C'est Chantal, 37 ans, 4 enfants. Chantal va présenter un projet à la municipalité : elle veut créer un lieu d'accueil pour proposer des cours de français aux mamans d'origine étrangère, et une garderie pour leurs enfants.

La rédaction et Céline Pitelet