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Police-Justice

Marseille: trafic de la cité des Oliviers, jusqu'à sept ans ferme requis

La balance de la Justice (illustration)

La balance de la Justice (illustration) - AFP

Ce point de deal, l'un des principaux points de vente de drogue de Marseille, repéré par la police en 2019, recevait plus de 1000 clients chaque jour.

Jusqu'à sept ans de prison ferme ont été requis ce mercredi à l'encontre des onze prévenus jugés depuis lundi pour leur participation présumée au réseau de la cité des Oliviers, un des principaux points de vente de drogue de Marseille.

"Leur ancrage dans le trafic semble tel qu'aucune condamnation ne semble pouvoir les écarter", a constaté fataliste la procureure, Magali Raffaele, notant que la plupart des prévenus sont des "récidivistes" pour qui "choisir une activité licite sera toujours moins rémunératrice".

Jusqu'à 50.000 euros de chiffre d'affaire par jour

Ce point de deal, repéré par la police en 2019, recevait plus de 1000 clients chaque jour, de 10h00 à 4h00 du matin, pour un chiffre d'affaires quotidien évalué à 50.000 euros, a rappelé la magistrate. Quant aux arrestations et perquisitions, notamment dans trois appartements "nourrices", elles avaient permis la saisie de cannabis, de cocaïne et d'ecstasy pour une valeur marchande de 1,5 million d'euros.

Mais, "après chaque vague d'arrestations, les points de vente se remettent à fonctionner, les protagonistes incarcérés sont remplacés et les chefs de réseaux continuent à diriger leurs affaires de leur lieu de détention", a déploré la magistrate, pour qui la justice "doit mettre un terme au sentiment d'impunité que ressentent ceux qui se livrent à ces trafics sur Marseille".

La procureure a réclamé des peines "non aménageables" et ne décomptant pas la détention provisoire de ceux qui se sont soustraits à la justice après de précédentes condamnations: "On ne peut pas gagner sur tous les plans", a-t-elle lancé.

Le jugement attendu ce jeudi

Au bas de l'échelle, des peines de deux ans dont un avec sursis à trois ans dont 18 mois avec sursis ont été requises contre les trois "nourrices" qui louaient leurs appartements pour stocker la drogue, et une peine de deux ans avec sursis pour l'épouse d'un trafiquant présumé pour "non justification de ressources".

Des peines de cinq, six et sept ans de prison ferme ont été réclamées contre les six responsables présumés de l'approvisionnement de la cité en stupéfiants, de leur transport et conditionnement, de la sécurité des transactions ou encore du paiement des petites mains du trafic.

La peine la plus élevée vise un jeune homme de 24 ans soupçonné de nombreuses livraisons aux Oliviers mais aussi à Montpellier et à la cité des Moulins de Nice. A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé du matériel de pesage et de coupe ainsi que des feuilles de compte avec son ADN et près de 200 kg de livraisons consignés.

Une dernière peine de 18 mois ferme a été réclamée contre le seul prévenu absent au procès. Le jugement est attendu jeudi après-midi.

F.R. avec AFP