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Police-Justice

Marseille : les ripoux sont-ils partout ?

L'enquête sur les fonctionnaires de la BAC Nord de Marseille impliquerait aussi d'autres services de la ville.

L'enquête sur les fonctionnaires de la BAC Nord de Marseille impliquerait aussi d'autres services de la ville. - -

Les écoutes réalisées dans le cadre de l’enquête sur la BAC Nord de Marseille démontreraient que d’autres services sont impliqués, comme la sûreté départementale et la police judiciaire. Les faits soupçonnés vont jusqu’à des braquages réalisés par des policiers.

La première affaire n’est pas terminée que, déjà, une seconde survient. Cinq mois après le coup de filet contre la BAC Nord, le parquet de Marseille vient d'ouvrir une enquête préliminaire contre plusieurs services de police pour de nouveaux agissements délictueux présumés, extorsions, vols, trafics, et même des soupçons de braquages commis par des policiers.
Tout commence avec l’enquête ouverte en octobre dernier sur la BAC Nord de Marseille. Au total, 15 policiers ont été mis en examen, sept placés en détention provisoire puis libérés fin décembre. Depuis, tous ont pu reprendre le travail dans d’autres services en dehors des Bouches-du-Rhône. Mais en creusant, leurs agissements semblent en avoir révélé d’autres.

« Ils n’étaient pas les seuls à s’en mettre plein les poches »

Frédéric Ploquin, journaliste et auteur de Vol au-dessus d’un nid de ripoux, ouvrage consacré à l’affaire de la Bac Nord sorti récemment chez Fayard, a longuement observé les agissements de la police de Marseille. Pour lui, cette nouvelle enquête serait le prolongement de celle justement encore en cours sur la Bac Nord. « Parmi les écoutes qui ont été réalisées dans les voitures des policiers de la BAC, quand vous les lisez de près, vous vous rendez compte qu’il y a un certain nombre de fils à tirer parce que les policiers parlent non seulement d’eux-mêmes mais également abondamment des collègues d’autres services, notamment de la sureté départementale et également parfois de la police judiciaire. Quand on lit bien les écoutes réalisées dans ces voitures, on a l’impression qu’effectivement, ils n’étaient pas les seuls à s’en mettre plein les poches quand ils en avaient besoin, et que d’autres le faisaient et que quelque part, ça les justifiait eux-mêmes dans leurs pratiques ».

Soupçons d’extorsions, vols, trafics, etc.

Et les faits évoqués sont graves : comme pour les policiers de la BAC Nord, on soupçonne des extorsions, vols, trafics, mais aussi des braquages commis par des policiers le dimanche, jour où la présence des forces de l’ordre est moindre sur la ville et où des commerces comme des tabacs et des PMU restent ouverts et génèrent des recettes. Pour le moment, rien de concret et aucune interpellation n’a eu lieu, mais ces nouveaux soupçons viennent alourdir encore plus le climat autour de l’Evêché, l’hôtel de police de Marseille, qui n’avait vraiment pas besoin de ça.

Mathias Chaillot avec Lionel Dian