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Police-Justice

Marseille, capitale de la délinquance

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Demain mercredi, Marseille accueillera son troisième préfet en 2 ans. Constat d'échec dans une ville où l'insécurité monte en flèche. Agressions, règlements de compte, accidents suivis de fuite... Pour certains, la situation est critique.

Le nouveau préfet, Alain Gardère (un proche de Nicolas Sarkozy), aura du pain sur la planche. En quelques années, la délinquance a connu une hausse considérable à Marseille. Avec d'abord le nombre de meurtres. On en dénombre une cinquantaine en deux ans à peine, tous ou presque liés au trafic de drogue ou d'armes.

Hausse de 40% des vols à main armée en six mois

Ces dernières sont d'ailleurs de plus en plus courantes dans la cité phocéenne où le commerce de fusils Kalachnikov marche fort. Des armes qui servent également aux braquages de commerces et autres bureaux de poste. Au total, ces 6 derniers mois, on déplore une hausse de 40% des vols à main armée dans la ville. Les vols avec violence sont aussi en forte recrudescence. Depuis le début de l'année 2011, leur nombre a grimpé de 24%. Avec en tête du palmarès, les vols à l'arraché de bijoux en or. Le métal précieux, dont les cours restent très haut, entretient une véritable petite industrie locale de voleurs, receleurs et revendeurs.

Dans les 2ème et 3ème arrondissements, les faits divers s'enchainent

Et il ne s'agit là que de l'aspect organisé de la délinquance marseillaise. Dans les quartiers de la Belle de Mai et de la Porte d'Aix par exemple, les deux derniers mois ont été tristement marqués par nombre de faits divers. Début août, un garçon de 4 ans était mortellement écrasé par un utilitaire dont le conducteur avait pris la fuite après avoir déplacé la petite dépouille. A la même période, une adolescente de 17 ans était violée en pleine rue et en plein jour par un homme aidé de deux complices. C'est aussi dans le centre de Marseille qu'on apprenait au début du mois qu'un parking Vinci était littéralement géré par une bande de voyous depuis plusieurs mois.

Un concierge a installé 16 caméras de surveillance

Face à cet implacable enchainement, les habitants les plus courageux s'organisent. Joao, 46 ans, vit depuis 14 ans à la Porte d'Aix depuis qu'il est arrivé de Cap Vert. Ce concierge a décidé d'installer 16 caméras de surveillance d'où il contrôle les environs. Et lorsqu'il sent les ennuis arriver, il a pris l'habitude de parler immédiatement au téléphone avec un officier de police. Pour Monique Cordier, présidente de la confédération des comités d’intérêt de quartier de Marseille, la situation est catastrophique: « Il faut savoir qu'on a les mêmes chiffres que la Seine-Saint-Denis, à Marseille. Mais nous n'avons pas les mêmes moyens. On est en train de devenir le Lampedusa de France. Entre les sans-papiers et les Roms, on a à gérer toute la misère du pays ».