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Police-Justice

Marseille: 4 policiers en garde à vue pour des soupçons de corruption

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Quatre policiers ont été placés en garde à vue ce mardi dans le cadre d'une enquête de la police des polices visant la BAC (brigade anti-criminalité) au Nord de Marseille.

Quatre fonctionnaires de police marseillais ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête de la police des polices visant la brigade anti-criminalité du nord de la ville, a annoncé le procureur de la République Jacques Dallest. Les soupçons portent sur des vols ou extorsions d'argent, de stupéfiants et de cigarettes de contrebande.
Les suspects placés en garde à vue sont des enquêteurs de l'équipe de la BAC qui ne sont pas officiers de police judiciaire, a souligné le magistrat, indiquant que d'autres interpellations étaient prévues.
Selon Pascal Garibian, porte-parole de la Direction générale de la police nationale, les enquêteurs de l'IGPN ont agi dans le cadre d'une commission rogatoire des juges marseillais Patricia Krummenacker et Caroline Charpentier, notamment pour « vols et extorsions en bande organisée, violences aggravées, acquisition et transport de stupéfiants ».

Perquisition à la BAC de Marseille

En outre, la police des polices a mené mardi matin une perquisition dans les locaux de la BAC Nord de Marseille dans une affaire présumée de corruption, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
L'IGPN a notamment fouillé les vestiaires des policiers, a précisé cette source, alors qu'on ignorait mardi en milieu de matinée le nombre exact de policiers interpellés.
Cette opération intervient dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en février dernier 2012 pour des faits de corruption présumés au sein de la BAC des quartiers Nord de Marseille à la suite de dénonciations internes.
Les suspects encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

La garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures

Selon le procureur Jacques Dallest, ils sont soupçonnés d'avoir volé des produits stupéfiants ou de l'argent prélevés sur des dealers qu'ils avaient interpellés, ou de s'en être fait remettre par eux, et d'avoir fait de même avec des vendeurs de cigarettes à la sauvette.
« Un certain nombre d'entre eux, apparemment, se payaient sur la bête ou prélevaient leur dîme en espèces ou en nature, à des fins personnelles sans doute ou peut-être dans le cadre de leur travail », c'est ce que la suite de l'enquête devra déterminer, a indiqué le procureur, évoquant « une pratique assez répandue dans ce service depuis assez longtemps ».
L'affaire avait débuté en novembre 2011 par un signalement au parquet de la délégation régionale de l'IGPN à Marseille, fondé sur des « renseignements assez convergents » au sujet d'agissements de fonctionnaires de la BAC nord. Une enquête préliminaire a été ouverte et des écoutes ont conforté ces premiers éléments, selon le parquet. Une information judiciaire a ensuite été ouverte le 22 février, confiée à la juge Patricia Krummenacker.
L'affaire survient alors que les têtes viennent de changer à la tête de la police marseillaise avec l'arrivée d'un nouveau Directeur départemental de la Sécurité publique, Pierre-Marie Bourniquel, d'un nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Bonnetain, et d'un nouveau directeur de la police judiciaire, Christian Sainte.
Pour David-Olivier Reverdy, du syndicat de policiers Alliance, « il est urgent d'attendre maintenant le résultat de l'enquête. S'il y a une tache dans un service, on ne peut jeter l'opprobre sur toute la police marseillaise comme on a souvent tendance à le faire ».
Une opération "mains propres" avait déjà eu lieu dans la police marseillaise au cours de l'été 2010.

La Rédaction avec AFP