Marseille: 10 mois ferme pour un homme qui voulait "kalacher" les juifs

Un lycéen de 19 ans a été condamné jeudi à 10 mois de prison ferme et a été écroué par le tribunal de Marseille pour "apologie publique d'acte de terrorisme" après avoir lancé lors d'un débat en classe que les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis étaient l'oeuvre des juifs et qu'il allait les "kalacher".

En veste de jogging bleu marine avec une bande plus claire sur les bras, cheveux tirés en arrière et ramenés en un petit chignon, lunettes aux branches blanches sur le nez, le lycéen de Première a tenu à s'excuser devant la tribunal.

"Ca me choque des innocents dans des restaurants, qui vont dans des concerts, qui se font tirer dessus", a-t-il déclaré, ajoutant "j'ai voulu donner mon avis sur le sujet en disant que c'était la faute des Juifs, mais je me suis mal exprimé".

"J'ai dit que les Juifs étaient derrière les attentats pour salir les musulmans, mais je me suis trompé, j'ai vu que c'était pas les Juifs qui étaient derrière ça, c'est des faux musulmans, je m'en suis rendu compte en prison en regardant les informations", a-t-il détaillé.

"J'ai dit n'importe quoi, je l'avoue, mais je suis pas un terroriste, je le serai jamais madame", a-t-il assuré à la présidente, reconnaissant que "c'est un peu à force d'entendre les gens dire n'importe quoi et c'est un peu de ma faute aussi".

Malgré ces excuses, la procureure Sophie Mercier a fustigé des paroles "qui ne doivent pas être banalisées" et "un mea culpa un peu forcé". Elle avait requis avait requis à son encontre un an d'emprisonnement avec mandat de dépôt. Son avocat Olivier Kuhn-Massot a, quant à lui, dépeint un "garçon totalement immature" et des propos "odieux (...), dépourvus de sens réel", sans "velléité quelconque de passage à l'acte".

Quatre jours après les attentats du 13 novembre, en classe, le jeune homme, décrit comme "surexcité" par une enseignante et la directrice de son lycée professionnel marseillais, avait déclaré: "C'est normal, les attentats, c'est à cause des Juifs".

"On ne pleure pas les morts de Palestine et de Syrie", avait-t-il poursuivi. Avant de lancer: "Si je croise un Juif dans la rue, je la 'kalache', il faut tous les crever."

la rédaction avec AFP