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Police-Justice

Marne: enquête ouverte après la participation d'un jeune enfant à l'achèvement d'un sanglier

Un sanglier - Image d'illustration -

Un sanglier - Image d'illustration - - Tobias Schwarz / AFP

La procureure de la République de Châlons-en-Champagne a annoncé ce jeudi l'ouverture d'une enquête en flagrance pour les chefs de "provocation de mineur à la commission d'un délit" et "abandon moral de mineur" après la diffusion d'une vidéo montrant un chasseur pousser son fils à achever un sanglier au couteau. La vidéo a été relayée lundi par une association qui visait à dénoncer ces faits et dont le responsable a déposé plainte.

Une enquête a été ouverte à Châlons-en-Champagne, notamment pour "provocation de mineur à la commission d'un délit" et "abandon moral de mineur", après la diffusion d'une vidéo montrant un enfant achevant un sanglier, encouragé par un chasseur, a signalé le parquet. La procureure de Châlons-en-Champagne, Ombeline Mahuzier, a indiqué à l'AFP avoir "ouvert une enquête de flagrance" pour ces deux infractions, ainsi que pour "acte de cruauté envers un animal".

L'enquête a été confiée à la gendarmerie et les informations "transmises au juge des enfants au titre de l'assistance éducative", a-t-elle précisé.

"Une scène très violente"

Le naturaliste Pierre Rigaux, fondateur de l'association "Nos Viventia" (Nous les vivants), avait partagé lundi la vidéo sur les réseaux sociaux, en version floutée, annonçant le dépôt d'une plainte. Le chasseur mis en cause "l'avait lui-même publiée sur son compte Facebook" le 22 novembre, avant de "la supprimer rapidement", a expliqué Pierre Rigaux à l'AFP. "C'est une scène très violente", montrant "une fin de chasse", où un sanglier "rattrapé par les chiens et acculé, tente de se réfugier" dans des ronces, a décrit le naturaliste.

"Le chasseur et père de l'enfant filme la scène". Sur les images, "l'enfant tient un couteau, et le père insiste lourdement pour que son fils aille poignarder le sanglier, ou le 'piquer', comme il dit", a-t-il poursuivi. "Dans ce genre de chasse, le chasseur achève l'animal à l'arme blanche quand il ne peut pas le faire au fusil. Sauf que là, il demande à son fils, qui a l'air d'avoir dix ou douze ans", explique Pierre Rigaux.

Le petit garçon "semble avoir du mal", et porte maladroitement "plusieurs coups de couteau", raconte-t-il. Le chasseur "fait ainsi durer la souffrance du sanglier", alors que l'enfant "aurait pu se blesser". Le code pénal "ne punit les actes de cruauté que pour les animaux en captivité, domestiques ou apprivoisés". Dans cette situation, "comme il est capturé et que l'agonie dure", "la notion de captivité pourrait être retenue", a avancé Pierre Rigaux.

R.V. avec AFP