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Mariage refusé à Béziers: la fiancée de l'Algérien expulsé affirme qu'il "n'est pas passé devant le juge"

Mélissa, la fiancée du ressortissant algérien qui a été expulsé ce jeudi 20 juillet, affirme que ce dernier n'est pas passé devant le juge avant de quitter le territoire français.

"Je me sens un peu vidée". Mélissa, qui devait épouser son fiancé de nationalité algérienne le 7 juillet dernier à Béziers (Hérault), a réagi sur BFMTV ce jeudi soir à son expulsion par les autorités françaises. Une mesure prise sans que son fiancé, visé par une OQTF, ne soit présenté devant un juge selon elle.

"On lui a expliqué qu'on avait trouvé un billet pour lui et qu'on le mettait directement dans un avion. On lui a pris son téléphone et on lui a rendu quelques instants avant de décoller", raconte Mélissa sur notre antenne.

"Il y a de l'acharnement"

Selon elle, l'avion de son fiancé a décollé de Marseille pour l'Algérie, et ce alors qu'il n'est "absolument pas passé devant un juge (qui) avait jusqu'à vendredi 14h20 pour statuer [...] cela n'a pas eu lieu".

Mélissa estime qu'il y a eu une "collusion entre la mairie et les autorités préfectorales sur la situation de son fiancé: "il y a de l'acharnement sur ma personne et celle de mon mari".

Le ressortissant algérien, arrivé en France en 2016, était sous le coup d’une OQTF depuis août 2022. Il avait déjà été placé une fois en centre de rétention administrative, il avait vu un juge des libertés et de la détention au bout de 48h mais était ressorti libre. Lundi, a de nouveau été placé en centre de rétention et cette fois-ci expulsé en Algérie.

La préfecture affirme avoir respecté la loi

Contactée par BFMTV, la préfecture de l'Hérault affirme de son côté que le fiancé est bien passé devant le juge de la détention et des libertés avant d'être expulsé.

"Le préfet rappelle que conformément à la loi, les étrangers dépourvus de titre de séjour n'ont pas vocation à demeurer sur le territoire national. En l'absence de retour volontaire, il est procédé à leur expulsion", écrit la préfecture de l'Hérault dans un communiqué.

"On a fait passer monsieur pour un délinquant. On a fait passer moi pour quelqu'un qui vit des minimas sociaux (sic) et n'a pas de compétences. L'acharnement est clair", répond Mélissa ce jeudi soir sur BFMTV, "ils ont détruit ma vie".

Celle "à qui on arrache son fiancé du jour au lendemain", souhaite désormais recourir à tous les moyens et dispositifs possibles pour "faire valoir ses droits".

Hugues Garnier Journaliste BFMTV