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Police-Justice

Marche pour Adama Traoré: une enquête ouverte après des violences dénoncées par des journalistes

Plus de 1000 personnes rassemblées à Paris place de la République en hommage à Adama Traoré, le 8 juillet 2023

Plus de 1000 personnes rassemblées à Paris place de la République en hommage à Adama Traoré, le 8 juillet 2023 - Bertrand GUAY / AFP

Environ 2000 personnes se sont rassemblées samedi en mémoire d'Adama Traoré, tué en 2016, malgré l'interdiction de manifester. Des journalistes ont dénoncé des violences à leur encontre.

Une enquête administrative a été ouverte, afin de faire la lumière sur les violences dénoncées par des journalistes pendant une marche donnée samedi à Paris en mémoire d'Adama Traoré, mort en 2016, malgré une interdiction prononcée par la justice, a appris BFMTV de la préfecture de police.

"Une enquête administrative a été ouverte immédiatement, afin d'établir avec exactitude les circonstances des faits, concomitants à des interpellations que le préfet de police assume pleinement, les violences commises contre les forces de l'ordre, survenues en plus dans le contexte d'une manifestation interdite, étant intolérables", a indiqué la préfecture.

Les violences, dénoncées notamment par trois journalistes, Clément Lanot, Pierre Tremblay et Florian Poitout, ont eu lieu au moment où ils filmaient l'interpellation musclée de Youssouf Traoré, petit frère d'Adama, accusé d'avoir "porté un coup" à une commissaire de police.

"Projeté au sol et frappé"

Florian Poitout, photographe pour l'agence de presse Abaca, a indiqué samedi soir sur Twitter qu'il saisirait "dans les prochaines heures" l'IGPN (Inspection générale de la police), pour porter plainte contre deux policiers.

Il précise dans un communiqué avoir été "projeté au sol et frappé par des policiers de la Brav-M", une unité déjà mise en cause dans plusieurs affaires de violences policières. Il ajoute que son appareil photo a été endommagé après avoir été jeté à terre par un policier.

Invité de BFMTV samedi soir, Clément Lanot a témoigné de cet épisode. "On a crié 'presse, presse, presse'. (...) On était journalistes, on était clairement identifiables, pourtant on est trois journalistes à avoir fini au sol", raconte-t-il sur notre plateau.

Un épisode condamné par RSF

Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit également Pierre Tremblay, journaliste pour Le HuffPost, être violemment projeté au sol par un coup de bouclier d'un policier de la Brav-M alors qu'il s'approchait pour filmer l'interpellation de Youssouf Traoré.

"La fatigue des forces de police n'excuse en rien ces violences répétées contre des journalistes. On ne passe pas ses nerfs sur des reporters (et pas plus des manifestants)", a tweeté samedi le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire.

Alexandra Gonzalez avec AFP