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Police-Justice

Manuel Valls révoque le commissaire Neyret

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Manuel Valls a décidé ce vendredi soir "la révocation du commissaire Michel Neyret". L'ex-numéro 2 de la PJ de Lyon est mis en examen dans une affaire de trafic d'influence et de stupéfiants.

La révocation, plus forte sanction disciplinaire possible à l'encontre d'un fonctionnaire, avait été recommandée mardi par le conseil de discipline de la police. Ces avis de l'instance sont généralement suivis par le ministre en place.

"A ce niveau-là, un policier doit être exemplaire"

Cette issue faisait encore moins de doute après une déclaration vendredi matin sur RTL de Manuel Valls relevant qu'"au-delà des carrières qui parfois sont de très grande qualité, à ce niveau-là, un policier doit être exemplaire". "Le commissaire Neyret ne l'a pas été ?", l'avait alors interrogé le journaliste. "Je crois que c'est assez évident", avait répondu le ministre.

"Après avoir pris connaissance de l'avis du conseil de discipline de la police nationale, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a décidé la révocation du Commissaire Michel Neyret", selon le communiqué publié par l'Intérieur.

Pas d'enrichissement personnel

Michel Neyret, 56 ans, figure emblématique de la PJ, avait répondu mardi devant l'instance disciplinaire, surnommée le "tourniquet", de ce qui avait été décrit par des sources policières comme des "manquements". La recommandation faite au ministre de le révoquer avait alors été décrite par ses avocats comme "infamante à l'endroit d'un homme qui a servi pendant près de 30 ans la République et qui a servi ses concitoyens de façon exemplaire".

Michel Neyret avait été mis en examen en octobre 2011, notamment pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou encore trafic de stupéfiants. Il avait été remis en liberté en mai après près de huit mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris.

Placé depuis sous un strict contrôle judiciaire, il vit dans l'est de la France où il pointe chaque jour à la gendarmerie. Il ne s'est jamais exprimé publiquement sur le fond du dossier.

S'il a concédé des "imprudences" en acceptant cadeaux et "faveurs" de truands en échange de renseignements, notamment des fiches de police, il a toujours réfuté tout enrichissement personnel.