Manifestation de policiers contre la mise en examen d'un collègue
La version de la légitime défense invoquée par le fonctionnaire de 33 ans, placé sous contrôle judiciaire, avec notamment l'interdiction d'exercer, a été mise à mal par l'autopsie et un témoignage, révélés par le parquet, selon lesquels la victime a été tuée d'une balle dans le dos.
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a dit "comprendre l'émotion" des policiers, ajoutant qu'il appartenait "à la justice de faire la lumière sur ce qui s'est passé".
L'affaire remonte à samedi soir : des policiers de Noisy-le-Sec sont prévenus par un appel anonyme qu'un homme recherché pour des vols à main armée se trouve dans le centre-ville, selon le parquet de Bobigny. Quatre policiers partent à la recherche de cet homme de 28 ans, visé par un mandat d'arrêt et qui n'avait pas regagné la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir) après une permission de sortie en juin 2010. Son casier judiciaire comporte "onze condamnations, notamment criminelles pour des faits de vols avec arme".
Trois des policiers sont à pied, un quatrième en voiture. Ce dernier a affirmé aux enquêteurs s'être retrouvé face au fuyard, qui "l'aurait alors visé en tendant son bras armé vers lui". Le policier a tiré à quatre reprises contre le jeune homme, décédé peu après.
Mais l'autopsie et un témoignage vont à l'encontre de la version de la légitime défense. "Les conclusions de l'autopsie établissent que (la victime) a été mortellement touchée par une balle entrée à l'horizontal dans son dos", écrit le parquet, qui souligne "la contradiction" avec les déclarations du policier.