BFMTV
Police-Justice

Maltraitances à Gisors: Michèle Delaunay dénonce un acte "véritablement indigne"

Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées.

Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées. - -

Invitée de BFM Story, Michèle Delaunay, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées, s'est exprimée sur le scandale des maltraitances dans un établissement de Gisors. La ministre dénonce un acte "véritablement indigne".

Des personnes âgées hospitalisées à Gisors, dans l'Eure, ont été victimes de maltraitance de la part d'aides-soignantes, a révélé ce lundi Le Parisien/Aujourd'hui en France. L'information avait déjà été publiée par des journaux de la presse locale le mois dernier, dont Paris-Normandie.

Sur l'antenne de BFMTV, Michèle Delaunay a parlé "d'un acte véritablement indigne".

"C’est non seulement une violation de la dignité, mais également une violation des droits", a poursuivi la ministre. "J'ai été avertie le 4 avril de l'affaire et j'ai immédiatement demandé au Défenseur des droits de se saisir de cette question."

"Un problème dans la remontée de l'information"

En mars, un proche d'une des aides-soignantes en cause dans cette histoire avait alerté la direction de l'hôpital. Sur place, les enquêteurs du Défenseur des droits ont retrouvé cinq photos de pensionnaires, qui auraient été prises fin 2009-début 2010 et qui sont attentatoires à la dignité de ces personnes, selon Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Tous les patients concernés sont soit très gravement handicapés, soit très âgés et souvent séniles. Tous sont placés sous tutelle. La mission est remontée jusqu'à deux aides-soignantes, dont l'une trentenaire était clairement "la meneuse", raconte Le Parisien.

Un rapport, rédigé en 2010, alertait sur des cas de maltraitance, mais aucune suite n'avait été donnée.

"Il y a eu un problème dans la remontée de l’information", a concédé Michèle Delaunay. "Mais rien ne sera laissé au hasard, nous travaillons sur les dispositifs d’alerte pour les rendre plus performants."

"Les aides-soignantes seront évidemment sanctionnées", a également indiqué la ministre. L'actuelle direction, qui n'était pas en poste au moment des faits, a suspendu les agents incriminés.

"Ne pas généraliser"

Dans le rapport qu'il vient d'envoyer à Mme Delaunay, le Défenseur des droits recommande d'engager des poursuites disciplinaires, d'interdire aux aides-soignantes mises en cause d'être à l'avenir en contact avec des personnes vulnérables, mais aussi qu'une réflexion soit conduite sur le management interne.

"Il ne faut surtout pas généraliser", souligne la ministre. "Je rencontre du dévouement, de l’engagement et du respect dans les maisons de retraites que je visite".

"J’ai pris l’engagement pour qu’il y ait plus de personnel dans ces établissements. Il faut consolider ces équipes et je le dis hors de toute langue de bois", conclut t-elle.


À LIRE AUSSI:

>> Gisors: des personnes âgées maltraitées à l'hôpital