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Police-Justice

Main d'un gilet jaune arrachée à Bordeaux: une information judiciaire ouverte

La manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, le 15 décembre 2018. - GEORGES GOBET - AFP

La manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, le 15 décembre 2018. - GEORGES GOBET - AFP - -

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Bordeaux le 22 octobre dernier. Celle-ci va permettre à un gilet jaune blessé à la main lors d'une manifestation en décembre dernier de se constituer partie civile.

Le parquet général a ouvert une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation" d'un gilet jaune qui avait eu la main arrachée en décembre à Bordeaux par une grenade lacrymogène, une affaire qui avait été classée sans suite, a-t-on appris lundi auprès du parquet.

"Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Bordeaux le 22 octobre du chef de violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sur la personne d'Antoine Boudinet par dépositaire de l'autorité publique", a indiqué à l'AFP le parquet, confirmant une information de Sud-Ouest.

Une décision "rarissime"

L'avocat du blessé, Me Jean-François Blanco, qui avait déposé plainte pour mutilation volontaire quelques jours après les faits, a salué cette décision "rarissime" du parquet général, qu'il avait saisi, de revenir sur un classement.

Elle est également "importante", selon lui, car mettant "un terme à l'inertie judiciaire à Bordeaux sur les violences policières autour des manifestations de gilets jaunes".

Antoine Boudinet, 27 ans, avait eu la main arrachée le 8 décembre par l'explosion d'une grenade lacrymogène assourdissante GLI-F4, qui contient une charge de TNT, qu'il avait ramassée, en marge de heurts entre manifestants et forces de l'ordre sur la place de l'Hôtel de ville.

Le plaignant va pouvoir se constituer partie civile

L'ouverture d'une information judiciaire, qui va permettre au plaignant de se constituer partie civile "va enfin permettre d'avoir une investigation impartiale" sur les événements, a déclaré à l'AFP Me Blanco, déplorant la "vacuité totale" de l'enquête de l'IGPN sur les faits.

Sa conclusion était qu"elle n'avait pas permis de déterminer quelle personne avait tiré la grenade", a indiqué l'avocat pour qui le coeur du sujet est "en amont". 

Dans sa plainte initiale, il visait le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le préfet de Gironde Didier Lallement, dont selon lui, "la responsabilité est engagée pour avoir exposé volontairement, par l'usage de GLI-F4 dont la dangerosité était connue, à des dangers pas nécessaires au maintien de l'ordre".

Jeanne Bulant avec AFP