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Police-Justice

Maillot glorifiant Merah, photos de jihadistes: 2 hommes condamnés pour apologie du terrorisme à Colmar

Entrée d'un tribunal. (Photo d'illustration)

Entrée d'un tribunal. (Photo d'illustration) - Charly TRIBALLEAU

Le tribunal judiciaire de Colmar a condamné ce vendredi deux hommes à 3 et 4 mois de prison, assortis d'un sursis probatoire de 24 mois, pour apologie du terrorisme. L'un avait porté un maillot du club de football de Toulouse floqué du nom de Mohamed Merah tandis que l'autre avait diffusé les images sur les réseaux sociaux.

Deux hommes ont été condamnés ce vendredi à, respectivement, 3 et 4 mois de prison pour apologie du terrorisme par le tribunal judiciaire de Colmar, au terme d'une procédure de comparution immédiate. L'annonce en a été faite dans la foulée par la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, par l'entremise d'un communiqué.

Il était reproché à ces Colmariens de 21 et 23 ans d'avoir fait fabriquer un maillot du club de football de Toulouse floqué du nom de Merah, surmontant le numéro 7: en référence à l'action du terroriste islamiste Mohamed Merah qui avait tué sept personnes au printemps 2012 à Montauban et Toulouse.

De surcroît, des photos exaltant le jihadisme ont été découvertes dans les téléphones des accusés. Enfin, l'un d'entre eux possédait un fusil de chasse et 36 cartouches en toute illégalité.

Le maillot incriminé porté à plusieurs reprises

Le communiqué de la procureure de la République livre le détail des faits. Il apparaît ainsi que l'un des jeunes a porté le maillot incriminé, l'autre diffusant les images sur Twitter.

"L'un se voyait reprocher d'avoir porté à plusieurs reprises ce maillot à Colmar en 2022, dans des établissements de restauration et à l'occasion d'un match de football, l'autre d'avoir début 2023 diffusé sur le réseau Twitter la photographie de son copain portant ce maillot", explique le texte.

Frères Kouachi, Coulibaly, Abaaoud: une galerie de photos à la gloire du terrorisme

Le message de la magistrate aborde ensuite le sujet des photos à la gloire du jihadisme trouvées à l'occasion de l'examen des portables des deux individus:

"Dans les téléphones des prévenus ont été retrouvées des photographies du drapeau du groupe terroriste Daesh, et des terroristes Cherif et Said Kouachi (les assassins de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, NDLR), Abdelhamid Abaaoud (le coordinateur des attentats du 13 novembre 2015, NDLR), Amedy Coulibaly (le meurtrier de la policière municipale Clarissa Jean-Philippe et de quatre clients du magasin Hypercacher les 8 et 9 janvier 2015, NDLR), ainsi qu'une photographie torse-nu avec la légende suivante: 'Mohamed Merah serait fier de moi s'il était encore en vie'".

D'abord menée par la police judiciaire de Toulouse, l'enquête a plus tard été confiée à celle de Mulhouse sous l'autorité du parquet de Colmar. Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, l'antenne toulousaine du Conseil représentatif des institutions juives de France, et le Toulouse Football Club s'étaient constitués parties civiles.

24 mois de sursis probatoire et un stage de citoyenneté obligatoire

Le communiqué en a également dit plus sur la sentence réservée aux deux condamnés, ainsi que sur leurs profils. Leurs peines de 3 et 4 mois de prison sont assorties d'un sursis probatoire portant sur 24 mois supplémentaires, accompagné, notamment, de l'obligation de suivre un stage de citoyenneté. L'interdiction d'entrée en contact l'un avec l'autre leur a été notifiée.

Le détenteur illégal du fusil de chasse se voit aussi interdire toute possession d'une arme pour les cinq années à venir. Celle qu'il avait acquise doit être détruite, comme les cartouches.

Seul l'un des deux hommes était connu de la justice jusqu'à présent, pour une décision rendue lorsqu'il était mineur.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV