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Police-Justice

Lyon: six policiers mis en examen pour corruption passive

Le procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti

Le procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti - -

Ils sont soupçonnés d'avoir rendu des services à une famille, dont certains membres sont impliqués dans le trafic de drogue, en échange d'avantages.

Faire sauter des procès-verbaux de contravention, se renseigner sur l'existence de procédures visant des membre de la famille et les bloquer si besoins... Les faits reprochés à six policiers lyonnais, soupçonnés d'avoir rendu ces services en échange d'avantages, ont été jugés suffisament graves pour conduire à leur mise en examen pour corruption passive, jeudi soir.

Un de ces policiers a été placé sous mandat de dépôt, deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire, le défèrement étant toujours en cours peu après 20H30.

Sans lien avec l'affaire Neyret

Au total, 13 personnes, dont sept policiers, devaient être présentées jeudi au parquet dans le cadre de cette enquête qui survient un an après l'affaire Neyret, qui avait déjà ébranlé la police judiciaire de Lyon.

"Il ne faut pas faire l'amalgame" avec cette affaire, avait insisté mardi le procureur de la République de Lyon, Marc Cimamonti, évoquant l'ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise, Michel Neyret, mis en examen en octobre 2011 pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou trafic de stupéfiants, et révoqué vendredi dernier par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

Des faits qui remontent à 2007

Les fonctionnaires de police -dont quatre du commissariat de Vénissieux- sont soupçonnés d'avoir rendu des services à une famille de cette ville dont certains membres sont impliqués dans le trafic de drogue, en échange d'avantages.

"C'est une affaire de corruption significative et les faits les plus anciens datent de 2007", avait expliqué mercredi Marc Cimamonti, énumérant "une multitude de services rendus" par les policiers "en échange d'avantages reçus", tels que des repas au restaurant, des téléphones ou encore de l'électroménager.

"Il ne s'agissait pas seulement de faire sauter des procès-verbaux de contravention, mais aussi de se renseigner sur l'existence de procédures" concernant "des proches ou des membres de la famille" pour "empêcher qu'elles ne prospèrent", avait indiqué le magistrat.

Des membres de cette famille ont eux aussi été interpellés, ainsi que deux délégués du procureur. Leur défèrement était en cours.