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Police-Justice

Lutte anti-drogue à Marseille: Darmanin prévoit "100 policiers supplémentaires par an pendant 3 ans"

Pour lutter contre les trafics de stupéfiants dans la cité phocéenne, le ministre de l'Intérieur a commencé à renforcer les effectifs de police. Une dizaine d'agents supplémentaires ont été affectés dès mercredi.

La présence policière est renforcée dans la cité phocéenne. Pour apporter de l'aide à la ville, gangrenée par les réseaux de stupéfiants, Gérald Darmanin a annoncé ce jeudi que "plus d'une dizaine d'effectifs étaient arrivés" à Marseille la veille.

"Ils vont s'échelonner toute l'année, essentiellement jusqu'au mois de mai puisque ce sont les sorties d'écoles de police qui vont arriver et donner cette centaine d'effectifs supplémentaires. Cette augmentation d'effectifs continuera: l'an prochain il y en aura encore une centaine envoyée à Marseille. Ce sera cent effectifs par an supplémentaires, pendant trois ans", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Gérald Darmanin entend montrer qu'il est "attentif à la situation de Marseille", a indiqué son entourage. Au-delà de ces effectifs supplémentaires, c'est la stratégie de lutte contre la délinquance, et notamment les trafics de drogue, qui devrait être abordée entre les élus marseillais et le ministre.

"La vraie question, à Marseille, c'est la criminalité liée aux stupéfiants, à ces trafics qui se professionnalisent, qui redeviennent plus violents, comme dans les années 1980, et dont les participants rajeunissent", a expliqué Jean-Baptiste Perrier, directeur de l'Institut de sciences pénales et de criminologie à l'université d'Aix-Marseille.

2000 clients par jour dans certains points de vente

Selon les derniers chiffres policiers, révélés mercredi par La Provence, Marseille compterait 156 "plans stups" (points de deal), dont certains accueilleraient jusqu'à 2000 clients par jour, pour des revenus quotidiens de 80.000 euros. Une nouvelle fois, Gérald Darmanin a estimé que légaliser le cannabis "serait une lâcheté, parce qu'on sait que c'est du poison", dans un entretien publié jeudi dans La Provence. Et d'insister à nouveau sur l'idée d'installer des caméras de surveillance: "J'espère que la Ville de Marseille va continuer à implanter des caméras pour nous aider".

Mais face à ce phénomène, qui pourrit la vie quotidienne des habitants de ces quartiers, la nouvelle municipalité préfère l'embauche de policiers.

"Aujourd'hui, une caméra, dans une cité, elle a une durée de vie de dix minutes", assure l'adjoint à la sécurité. Marseille s'est engagée à recruter 100 policiers municipaux, en plus des 421 déjà en place.

Objectif: renforcer la police municipale de nuit, "très insuffisante", et assurer "davantage de missions d'îlotage, pour mailler l'ensemble du territoire". Un défi, dans une ville plus de deux fois plus étendue que Paris.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV