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Police-Justice

Loire: enquête ouverte après des accusations d'escroquerie contre un organisateur de mariages

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Certains prestataires, serveurs, photographe, loueurs de salles ou de voitures, affirment eux-aussi être débiteurs du quadragénaire qui exerçait l'activité depuis 2009, avec un passif déclaré s'élevant officiellement à 150.000 euros.

Le parquet de Saint-Etienne a ouvert mardi une enquête judiciaire après une série de plaintes et de mains courantes à l'encontre d'un organisateur de mariages n'ayant pas honoré ses prestations, a-t-on appris mercredi de sources policières. Le quadragénaire, par ailleurs principal adjoint dans un collège de la Loire, dirigeait l'entreprise en nom propre "Le Käisse Traiteur Hallal", basée à son domicile de Génilac (Loire). Il s'est déclaré mardi en cessation de paiement auprès du Tribunal de commerce de Saint-Etienne, qui devrait se prononcer le 20 mai.

Plusieurs dizaines de familles se sont rendues dans des commissariats, principalement de la Loire et du Rhône, après l'annonce la semaine dernière par l'organisateur de mariages, parfois à moins de 48 heures de la fête, qu'il ne pourrait pas assurer la prestation pourtant payée. Ces annonces faites par texto concernent des fêtes de mariages facturées en moyenne 10.000 euros et souvent organisées au profit de familles de la communauté musulmane.

Des remises d'argent au McDonald's

Une des victimes dit lui avoir confié "contre 15.000 euros, dont 90% ont été versés, le mariage de (son)fils auquel 450 personnes étaient invitées le mois prochain". "Ma fille lui a elle versé 5.000 euros de réservation pour son mariage prévu en mai 2016", ajoute-t-elle. Tout comme Me Frédéric Lalliard, avocat de plusieurs dizaines de victimes susceptibles de déposer une plainte d'ici la semaine prochaine, la quinquagénaire reconnaît avoir fait preuve de "légèreté" vis-à-vis de ce commerçant, père de quatre enfants, qui "fixait les rendez-vous de remise d'argent dans des McDonald's, et ne donnait pas de contrat en échange".

Certains prestataires, serveurs, photographe, loueurs de salles ou de voitures, affirment eux-aussi être débiteurs du quadragénaire qui exerçait l'activité depuis 2009, avec un passif déclaré s'élevant officiellement à 150.000 euros.

De son côté, le Rectorat de Lyon a déclaré mercredi à l'AFP qu'un "arrêté de suspension à titre conservatoire" avait été pris mardi à l'encontre de cet enseignant, principal adjoint d'un collège de Firminy (Loire), "à cause de rassemblements de clients mécontents devant l'établissement scolaire". Selon le Rectorat, l'enseigant "n'a jamais fait de demande d'autorisation d'un cumul d'activité comme il aurait dû".

Me Houda Abada, l'avocate du mis en cause, qui n'avait pas encore été entendu par la police mercredi soir, a assuré "comprendre le désarroi des créanciers vis-à-vis de (son) client qui est confronté à des difficultés commerciales, ce qui n'en fait pas un escroc".

Elle souligne que "cela ne leur donne en tout pas le droit de s'introduire à son domicile, comme cela a été une nouvelle fois le cas dans la nuit de lundi à mardi". Précisant qu'"une plainte a été déposée pour les pillages, saccages et cambriolages qui y ont été commis".

la rédaction avec AFP