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Loi sur le renseignement: comment les IMSI-catchers vous écoutent

Nos communications téléphoniques seront-elles bientôt interceptées?

Nos communications téléphoniques seront-elles bientôt interceptées? - Greg Wood - AFP

Parallèlement à la surveillance renforcée d'Internet, le projet de loi sur le Renseignement prévoit la possibilité d'écouter les communications téléphoniques. Et ce grâce à un outil répondant au nom d'"IMSI-catcher". En quoi consiste cet appareil? Explications.

Le projet de loi visant à lutter contre le terrorisme, examiné par les députés depuis lundi, prévoit de renforcer la surveillance des échanges sur Internet, mais aussi celle des conversations téléphoniques. Parmi les outils introduits par le texte qui posent débat, l'utilisation des IMSI-catchers ("IMSI" pour "International mobile subscriber identifity"), ces fameuses valises permettant d'intercepter des échanges téléphoniques. Comment fonctionnent ces valises-espionnes? BFMTV.com fait le point.

A quoi servent les IMSI-catchers?

Le but de ces appareils, qui rentrent dans une valise ou un sac à dos, est simple: intercepter les conversations téléphoniques d'individus suspects et accéder au contenu de leur téléphone. Certains modèles de ces fausses antennes sont également capables de lire les SMS ou les données internet mobile. Actuellement, les services de renseignement ont déjà recours à cet outil pour recueillir des données dans une zone déterminée, à l'heure où les suspects multiplient les téléphones qu'ils utilisent, comme ce fut le cas pour les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs des attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, en janvier dernier, à Paris.

Concrètement, comment fonctionnent-ils?

Comme l'explique Le Monde, le principe de l'IMSI-catcher est celui d'une antenne-relais. Leur fonctionnement s'inspire d'ailleurs directement de ce principe. Déployés dans une zone précise, les IMSI-catchers permettent ainsi de capter les connexions des appareils téléphoniques situés dans une zone de couverture de 500 mètres, et accéder ainsi à leurs communications.

Problème: si un seul appareil, celui du suspect, est ciblé, le contenu des téléphones de tous les individus situés dans cette zone devient également accessible, puisque tous cherchent à se connecter à cette fausse antenne. Ce qui pose inévitablement le problème de la collecte de données privées par la police. S'il est particulièrement facile pour les IMSI-catchers de lire les données des téléphones utilisant le réseau 2G, ils sont également capables de déchiffrer celles des appareils connectés à la 3G et à la 4G, en les forçant à se connecter sur la 2G. 

Déjà contournables?

Cette démocratisation de l'utilisation des IMSI-catchers par les renseignements fait partie des points les plus contestés du projet de loi. Mais sa mise en oeuvre pourrait être rapidement menacée par des technologies installées sur les téléphones portables.

Ainsi, sous le système d'exploitation Android, une application permet d'ores et déjà de détecter les IMSI-catchers, en identifiant et analysant les signaux de réseaux reçus par le téléphone, et en les comparant avec les réseaux connus et enregistrés, rapporte Numerama.