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Police-Justice

Loi Sécurité globale: un manifestant a eu les doigts arrachés par une grenade samedi à Paris, selon son avocat

Des manifestants lors de la manifestation contre la loi sécurité globale ce samedi à Paris.

Des manifestants lors de la manifestation contre la loi sécurité globale ce samedi à Paris. - Anne-Christine POUJOULAT

Un homme a été gravement blessé à la main samedi en marge de la manifestation parisienne contre la loi Sécurité globale. Une enquête a été ouverte et confiée à l'IGPN.

Un manifestant a eu les doigts de sa main droite arrachés après avoir saisi une grenade samedi à Paris lors du défilé contre la proposition de loi Sécurité globale et restait hospitalisé lundi, a indiqué à l'AFP son avocat Me Philippe de Veulle.

Dans des images diffusées ce samedi par le journaliste Clément Lanot, on voit un manifestant partir de la place de la République avec une main bandée en l'air, entouré par des manifestants et des sapeurs-pompiers.

Une enquête ouverte par l'IGPN

Une enquête a été ouverte samedi en recherche des causes des blessures, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l'AFP. Les investigations ont été confiées au 2e district de police judiciaire et l'IGPN a été saisie en qualité d'observateur. Le manifestant a été entendu dimanche, a-t-on appris de même source.

Ce coursier de 44 ans, prénommé Richard, "est toujours hospitalisé, sous observation médicale", a indiqué son conseil. "C'est assez grave. Il a les doigts arrachés de sa main directrice. On se demande si on ne va pas amputer davantage la main dans le but de faire poser une prothèse plus tard", a ajouté Me de Veulle, affirmant que son client ne souhaitait pas porter plainte à ce stade.

D'après lui, Richard "a saisi une grenade blanche qui lui a explosé dans la main". "Dans la confusion, les gaz, la fumée, il pensait que c'était une grenade lacrymogène. À chaque fois, il les écartait pour ne pas avoir les fumées devant lui".

"Ni 'antifa', ni anti-flics, ni 'black bloc'", selon son avocat

Me Philippe de Veulle affirme, sur la base de témoignages recueillis auprès de manifestants, qu'il s'agissait en réalité d'une grenade GM2L, qui a remplacé la GLI-F4, accusée d'avoir causé de graves blessures lors du mouvement des gilets jaunes. Richard n'est, selon son avocat, "ni 'antifa', ni anti-flics, ni 'black bloc', il manifeste contre les lois liberticides en général."

"Il aimerait", selon son conseil, "que son cas serve de prise de conscience (...) pour qu'il y ait un apaisement dans les deux sens, pour qu'on fasse attention dans l'utilisation d'armes de défense côté police, et que de l'autre côté on baisse d'un ton dans la violence".

Depuis les manifestations des gilets jaunes à l'hiver 2018-2019, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et 5 ont eu la main arrachée, selon un décompte du journaliste David Dufresne. L'utilisation de lanceurs de balles de défense mais aussi de certaines grenades par les forces de l'ordre était principalement mise en cause.

Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV