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Police-Justice

Litige avec EDF à Tours: 120 personnes resteront privées d'électricité

Le tribunal de grande instance de Tours

Le tribunal de grande instance de Tours - Google Street View

Le juge en référé a décidé de maintenir la coupure d'électricité dans un immeuble de Tours hébergeant 120 personnes en situation de précarité. EDF avait coupé l'électricité en invoquant des impayés de facture.

Les 120 personnes en situation de précarité, privées d'électricité à Tours, le resteront: la justice a débouté une SCI de son action contre EDF, qui avait coupé l'électricité dans l'immeuble hébergeant ces 120 personnes. L'électricité a été coupée vendredi dans les 54 appartements, dont six studettes où logent 18 migrants parmi lesquels 11 enfants, avait dénoncé dans un communiqué l'association Chrétiens-Migrants. Des personnes au RSA ainsi que des personnes handicapées vivent également dans cet immeuble. 

Selon l'association, le litige oppose le propriétaire, la SCI ACF, qui réclamait le rétablissement du courant, à l'électricien, qui "passe sa facture annuelle de 16.000 à 59.000 euros" d'une année à l'autre. EDF avait coupé l'électricité en invoquant des dispositions contractuelles et des impayés de facture. 

Trois jours après une audience en référé au tribunal de grande instance de Tours, le juge a estimé que, "compte tenu de la saison, à savoir un mois d'été, l'existence d'un dommage imminent n'était pas démontré". Il ajoute "qu'en l'absence de dommage imminent et de trouble illicite, la SCI ACF sera déboutée de l'ensemble de sa demande". "Le juge a décidé cet après-midi (mercredi) de maintenir la coupure pour des raisons de sécurité des personnes et des biens", a commenté Enedis (ex-ERDF).

"Tout le monde s'en fout"

De son côté, l'avocat de la SCI, Marc Morin, a estimé que "la coupure d'électricité est une décision politique. Notre gouvernement a pris la décision, via EDF dont il est actionnaire à 87%, de couper l'électricité à des gens en grande nécessité. Que fait-on maintenant"? a-t-il réagi. 

"Paradoxalement", a-t-il ajouté, "il pèse sur l'Etat une obligation de relogement. Nous avons aujourd'hui 120 personnes (...) dont une vingtaine d'enfants qui se trouvent en grande précarité. Il suffit d'une décision politique de nos instances pour remettre l'électricité ou alors proposer un relogement. Nous n'avons pas vu le nez d'un représentant de la préfecture. A l'évidence, tout le monde s'en fout".

la rédaction avec AFP