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Police-Justice

Limoges: un "gang" de voleurs de pots catalytiques arrêté

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- - JEAN-SEBASTIEN EVRARD, AFP

La police a arrêté huit ressortissants bulgares soupçonnés d'appartenir à un véritable réseau de voleurs de pot d'échappement catalytiques, dérobés en France et expédiés en Bulgarie afin d'en extraire les métaux précieux.

Huit ressortissants bulgares, soupçonnés d'avoir écumé la France pour voler des centaines de pots d'échappement catalytiques, qu'ils expédiaient ensuite vers la Bulgarie pour en extraire les métaux précieux, ont été interpellés et écroués, a annoncé lundi la police à Limoges.

L'enquête sur ce réseau de vol organisé avait débuté en mars 2016 à Limoges, a indiqué lors d'une conférence de presse la commissaire Alexia Dudognon, chef de la sûreté départementale de la Haute-Vienne. "A l'époque, des fonctionnaires de la BAC (brigade anti-criminalité) avaient procédé à l’interpellation en flagrant délit d'une équipe de quatre personnes qui tentaient de dérober des pots catalytiques sur des véhicules de particuliers", explique-t-elle.

"Raids"

Très vite, les enquêteurs avaient fait le rapprochement avec une recrudescence de plaintes pour des vols similaires. Ils avaient découvert que l'équipe de Bulgares "opérait sur l'ensemble du territoire national", motivant la co-saisine de la police judiciaire et de l’office national de lutte contre la délinquance itinérante, a souligné Maurice Alibert, directeur du SRPJ de Limoges.

Des équipes commanditées par une organisation criminelle basée en Bulgarie organisaient des "raids" d'une semaine environ durant lesquels, en binôme, ils dérobaient le plus grand nombre possible de pots catalytiques, à raison d'une à deux minutes seulement par véhicule dépouillé, selon M. Alibert.

Les pots étaient ensuite dissimulés dans des bois proches des lieux du vol ou dans des fossés, en attendant que d'autres équipes ne viennent les récupérer pour les convoyer vers la Bulgarie. "Chacun touchait environ 25 euros par pot, tandis que l’organisation à la tête du réseau se chargeait de retraiter les pots pour en extraire les métaux précieux, dont certains s’échangent à près de 30.000 euros le kilo: platine, palladium, rhodium... que l'on trouve à hauteur de 8 grammes environ dans chaque pièce", a détaillé le patron de la PJ de Limoges.

Près de 600.000 euros de préjudice

En tout, une trentaine de personnes auraient sévi pendant un peu plus d'un an, commettant plus de 600 vols pour un préjudice évalué à quelque 600.000 euros.

Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par la Juridiction interrégionale spécialisée dans le crime organisé (JIRS) de Bordeaux, l'enquête a abouti à l'interpellation le 22 mai de huit membres présumés du réseau dans le sud de la France, à Tarascon (Bouches-du-Rhône), Narbonne (Aude) et près de Montpellier notamment.

"Dans les prochaines semaines ou prochains mois, l'affaire connaîtra vraisemblablement des suites pour ce qui concerne son volet international", a estimé le commissaire Alibert.

G.D. avec AFP