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Police-Justice

Liliane Bettencourt et sa fille veulent l'arrêt des enquêtes

Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Meyers, réconciliées après une longue bataille judiciaire, sont désormais d'accord pour tenter de faire mettre fin aux enquêtes nées de leur querelle et aux nombreux volets, dont un vise l'ancien ministre Eric Woe

Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Meyers, réconciliées après une longue bataille judiciaire, sont désormais d'accord pour tenter de faire mettre fin aux enquêtes nées de leur querelle et aux nombreux volets, dont un vise l'ancien ministre Eric Woe - -

BORDEAUX (Reuters) - L'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, et sa fille, Françoise Meyers, réconciliées après une longue bataille judiciaire,...

BORDEAUX (Reuters) - L'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, et sa fille, Françoise Meyers, réconciliées après une longue bataille judiciaire, sont désormais d'accord pour tenter de mettre fin aux enquêtes nées de leur querelle.

L'audience de la chambre de l'instruction de Bordeaux, que leurs avocats ont saisie de demandes d'annulation sur des questions de procédure, a débuté lundi.

L'arrêt devait être mis en délibéré, mais si les magistrats suivaient les demandes, ils mettraient fin à une affaire qui a provoqué le départ du gouvernement d'Eric Woerth fin 2010 et menace toujours potentiellement l'Elysée, à moins d'un an de l'élection présidentielle.

L'enquête porte aussi en effet sur un éventuel financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le géant mondial des cosmétiques L'Oréal est aussi concerné, son image ayant été écornée par les révélations sur Liliane Bettencourt, 88 ans, 17e fortune mondiale et principale actionnaire.

Les avocats de la milliardaire, Pascal Wilhelm et Bertrand Favreau, entendent d'abord remettre en cause l'utilisation d'enregistrements clandestins de conversations de Liliane Bettencourt, réalisés par un majordome.

Les avocats mettent en cause la validité d'une preuve constituée dans le cadre d'une violation de la vie privée.

Ils ont saisi la chambre de l'instruction d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce point.

La chambre, si elle transmettrait cette QPC à la Cour de Cassation, provoquerait une suspension du dossier pendant trois mois, le temps de statuer sur une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel.

Les avocats de la milliardaire devaient soulever en outre des demandes d'annulation portant sur les gardes à vue.

AUTRES DEMANDES D'ANNULATION

Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Meyers, a demandé de son côté l'annulation de toute la procédure en arguant du fait qu'elle a démarré, à ses yeux, de manière irrégulière.

En effet, le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye avait initialement ouvert une enquête préliminaire pour violation de la vie privée pour enquêter sur les enregistrements avant qu'une plainte ne soit déposée quelques jours plus tard.

Or, selon le code de procédure, avance l'avocat, seule une plainte peut déclencher l'action publique en la matière.

Après un imbroglio entre magistrats à Nanterre, trois juges d'instruction bordelais, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont repris fin 2010 toutes les procédures.

Ils ont notamment effectué des perquisitions à l'UMP et interrogé plusieurs proches de Nicolas Sarkozy.

Eric Woerth doit être interrogé, lui, sur l'embauche de sa femme en 2007 par le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, et sur la Légion d'honneur remise à ce dernier par le ministre début 2008.

Il est également question dans cette procédure d'une allégation de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, dont Eric Woerth était le trésorier.

Concernant l'origine du dossier, un supposé abus de faiblesse à propos de dons d'une valeur d'un milliard d'euros de Liliane Bettencourt au photographe François-Marie Banier, le dossier est théoriquement clos après un accord signé en décembre dernier.

Françoise Meyers a retiré sa plainte et François-Marie Banier a renoncé à toucher environ 600 millions d'euros d'assurances-vie. Le parquet de Bordeaux ne souhaite plus poursuivre. Le tribunal devra en principe refermer ce dossier avant l'été.

Claude Canellas, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Gilles Trequesser