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Ligne Lyon-Turin: après des affrontements, les manifestants tentent de bloquer l'autoroute A43

Des opposants à la ligne ferroviaire Lyon-Turin se rassemblent ce samedi dans la vallée de Maurienne, en Savoie, malgré l'interdiction de la manifestation.

Des tensions suivies d'affrontements ont émaillé le cortège d'une manifestation contre le projet de TGV reliant Lyon à Turin, une manifestation interdite mais pour laquelle un rassemblement se tient toutefois, ce samedi, dans la vallée de Maurienne (Savoie). Plusieurs dizaines d'entre eux ont traversé une rivière pour s'introduire sur l'autoroute A43, dans l'objectif de la bloquer. Deux voies routières et la circulation des trains sont bloquées.

Après-midi émaillée de tensions

Les premières tensions sont apparues vers 15h15, ce samedi, lorsque des personnes ont lancé des projectiles à destination des forces de l'ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Notre reporter sur place indiquait alors que les gendarmes ont procédé à plusieurs sommations à l'encontre des manifestants.

Malgré une accalmie entre 15h30 et 15h45, les tensions sont revenues aux alentours de 15h50. Des forces de l'ordre ont envoyé des grenades lacrymogènes en direction des manifestants, et que les manifestants ont eux-mêmes renvoyé vers les gendarmes. Elles ont toutefois parfois atterri dans des espaces verts, créant de petits feux de végétation, depuis éteints.

Trois axes bloqués

Après une diminution des tensions, certains manifestants ont décidé de former une chaîne humaine pour traverser une rivière, dont le débit est très important, afin de gagner la rive opposée, sur laquelle se trouve l'autoroute A43, afin de la bloquer. Ils sont encore présents, actuellement, sur cet axe rapide.

La route départementale 1006 était déjà bloquée par les manifestants, qui ont marché sur cette route, après avoir quitté leur camp de base, qui était dans un premier temps érigé sur la commune de La Chapelle.

La voie ferrée est également bloquée depuis le tout début d'après-midi. Les trains Paris-Milan, notamment, ne peuvent pas circuler. Les cailloux, présents le long des rails, ont été utilisés dans l'après-midi par certains militants comme projectiles contre les forces de l'ordre.

Manifestation interdite

La majorité des quelque 3.000 à 4.000 militants, pacifistes, ont regagné le camp de base de La Chapelle en cette fin d'après-midi. Les élus présents ont pu être "garants" du pacifisme, a estimé sur BFMTV Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne EELV. Mais "il y a une vraie inquiétude de la jeunesse notamment pour notre futur (...) on refuse l'expression des citoyens, donc ça amène à beaucoup de frustration", a-t-elle estimé.

Si le préfet a interdit, en amont, ce rassemblement, "ce n'est pas simplement pour le plaisir, mais parce qu'ils ont maintenant l'expérience de ce qu'il s'est passé sur d'autres territoires, et on n'a pas envie de le vivre en Maurienne", a estimé Jérémy Tracq, maire de Bessans et vice-président de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise, sur notre antenne.

300 personnes jugées "radicales" par les forces de l'ordre

"On espère que la tension qui est en train de se créer n'ira pas plus loin. Pour nous, l'enjeu, vraiment, c'est que la vallée de la Maurienne soit préservée des images que l'on a pu voir" dans d'autres régions, a-t-il insisté.

Le rassemblement contre les bassines à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, en mars dernier, avait dégénéré en quelques minutes seulement, avec de violents affrontements. Ce samedi en Maurienne, 300 personnes jugées "radicales" par la police sont présentes dans le cortège.

Les manifestants, qui sont entre 3.000 et 4.000, se sont regroupés à leur point de départ. Une grande majorité de personnes sont présentes de manière pacifique.

Par Mélanie Bertrand avec M.L.