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Police-Justice

Liès Hebbadj mis en examen pour « viols aggravés »

Liès Hebbadj, qui avait médiatisé en avril la contravention reçue par l'une de ses maîtresses pour avoir conduit voilée de son niqab à Nantes, a été mis en examen dimanche pour "viols aggravés" sur une de ses ex-compagnes au terme d'une nouvelle garde à v

Liès Hebbadj, qui avait médiatisé en avril la contravention reçue par l'une de ses maîtresses pour avoir conduit voilée de son niqab à Nantes, a été mis en examen dimanche pour "viols aggravés" sur une de ses ex-compagnes au terme d'une nouvelle garde à v - -

Liès Hebbadj, qui avait médiatisé en avril la contravention reçue par l'une de ses maîtresses pour avoir conduit voilée de son niqab à Nantes, a été mis en examen dimanche pour "viols aggravés" sur une de ses ex-compagnes au terme de sa garde à vue.

par Guillaume Frouin

NANTES (Reuters) - Liès Hebbadj, qui avait médiatisé en avril la contravention reçue par l'une de ses maîtresses pour avoir conduit voilée de son niqab à Nantes, a été mis en examen dimanche pour "viols aggravés" sur une de ses ex-compagnes au terme de sa garde à vue, a annoncé son avocate.

Ce commerçant nantais de 35 ans, déjà mis en examen le 9 juin pour "fraudes aux prestations sociales", "escroqueries", "travail dissimulé" et "aide au séjour irrégulier d'étrangers", a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

L'homme, père de 15 enfants et qui revendique trois "maîtresses" en plus de son épouse, avait été accusé en avril de "polygamie" par Brice Hortefeux.

Le ministre de l'Intérieur a depuis souhaité que la déchéance de la nationalité soit possible pour des Français d'origine étrangère impliqués dans des cas de polygamie, d'excision et de "certains faits graves", proposition qu'il a reformulée samedi lors d'un déplacement à Perpignan.

Selon le procureur de la République de Nantes, Liès Hebbadj aurait violé "de façon répétée" Nina Gomez entre 2003 et 2006, notamment quand elle était enceinte.

L'homme a depuis répudié cette compagne, avec qui il n'était marié que sur le plan religieux. Il a réfuté dimanche matin les accusations de sa présumée victime lors d'une confrontation dans les locaux de la police judiciaire de Nantes.

La jeune femme a depuis épousé un autre homme, et vit à Dubaï, aux Emirats arabes unis, où elle doit repartir la semaine prochaine.

"Cette jeune femme avait déjà rapporté un certain nombre d'accusations sur un blog, mais elle n'avait jamais déposé de plainte formelle", a précisé devant la presse le procureur, Xavier Ronsin. "Elle a fait spontanément ces déclarations devant le juge d'instruction vendredi, lors de sa mise en examen dans le cadre de l'enquête sur des fraudes aux prestations sociales".

"INTÉRÊT MÉDIATIQUE"

Le procureur de la République de Nantes a par ailleurs repoussé les propos de l'avocate de Liès Hebbadj, qui avait critiqué samedi les "moyens policiers et judiciaires extraordinaires" déployés contre son client.

"Il s'agit d'une enquête classique et normale, sauf pour l'intérêt médiatique qu'elle suscite", a déclaré Xavier Ronsin, qui dit mener ce dossier "de manière impartiale".

"Cette jeune femme s'est montrée très traumatisée lors du récit de ces faits, et a livré des éléments suffisants pour qu'on se donne les moyens de connaître la vérité", a ajouté le procureur, qui a ouvert dimanche une nouvelle information judiciaire pour "viols aggravés". "Qu'aurait-on dit si j'avais traité ce dossier à la légère ?".

Cécile de Oliveira, l'avocate du commerçant nantais, évoque, elle, une "manipulation".

"Le fait que le ministre de l'Intérieur s'exprime sur son cas hier soir en tenant des propos très étonnants d'un point de vue juridique sur la présomption de culpabilité démontre qu'il ne s'agit pas d'un dossier comme les autres, même si M. Hebbadj est un homme comme les autres", a-t-elle déclaré après la mise en examen de son client.

"Ces accusations demeurent fantaisistes, dans un domaine assez intime et invérifiable", a plaidé l'avocate, qui "pense qu'il y a probablement une manipulation".

Selon le procureur de Nantes, Liès Hebbadj avait organisé une "polygamie de fait" en vivant avec son épouse et trois maîtresses dans trois logements distants de quelques mètres.

Ses quatre compagnes auraient touché en trois ans 175.000 euros de prestations sociales de la part de la Caisse d'allocations familiales (CAF) de Loire-Atlantique, selon le parquet, alors que 88.000 euros auraient dû être versés si les 15 enfants de Liès Hebbadj avaient vécu sous le même toit.

Le délit de polygamie n'était toutefois pas constitué, Liès Hebbadj n'ayant été marié qu'une seule fois sur le plan civil.

Dans une interview publiée samedi par Le Figaro, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, estime que "sur un plan juridique, la déchéance est complexe à envisager, notamment pour la polygamie".

Brice Hortefeux n'en a pas moins annoncé à Perpignan qu'il présenterait au président Nicolas Sarkozy, avant la fin août, des "propositions de mise en oeuvre juridique" de la déchéance de la nationalité.

Edité par Elizabeth Pineau