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Police-Justice

Libération de Jean-Claude Romand: une sortie "très difficile à accepter" pour son ex-beau-frère 

Après vingt-six années de prison, le faux médecin Jean-Claude Romand a finalement obtenu sa remise en liberté conditionnelle le 25 avril. Il devrait quitter sa cellule avant l'été, une décision que son ancien beau-frère Emmanuel Crolet juge précipitée.

Jean-Claude Romand va être remis en liberté après 26 années passées derrière les barreaux. Le 25 avril, les juges ont accédé à sa demande de remise en liberté conditionnelle. Le médecin imposteur condamné à la perpétuité pour l'assassinat de sa famille en 1993 devrait ainsi quitter sa cellule avant l'été. Un choix qu’Emmanuel Crolet, l’ancien beau-frère de Jean-Claude Romand, estime prématuré.

"Nous aurions préféré qu’il purge ses trente années de prison pour que notre acceptation soit plus facile. Ce qui nous heurte, c’est que la demande vienne de lui et qu’il la gagne", explique-t-il ce dimanche sur le plateau d’Affaire suivante.

"Je n’ai pas entendu de remords de sa part"

Le 8 février, les juges de première instance avaient refusé la remise en liberté conditionnelle du faux médecin. "Il nous semble difficile de comprendre ce qui a fait basculer cette décision à peine deux mois plus tard", commente Emmanuel Crolet. En 1993, ce dernier a perdu sa sœur, Florence Romand, assassinée par Jean-Claude Romand qui tue, le même jour, leurs deux enfants et ses parents.

Pendant plus de 15 ans, Jean-Claude Romand a menti à son entourage. Se faisant passer pour un médecin de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), il dissimule une réalité plus sombre. En effet, Romand passe ses journées dans sa voiture et fait vivre sa famille en escroquant parents et amis. Acculé par plusieurs débiteurs dont certains découvrent son imposture, le faux médecin tombe le masque à l’âge de 38 ans.

"Sa sortie est très difficile à accepter au vu de ses cinq crimes. C’est une affaire d’humanité et d’indécence de Romand vis-à-vis de nous. Il ne s’est pas rendu compte de ce qu’il a fait. Je n’ai pas entendu de remords de sa part. Demander de sortir et faire appel du premier refus montre qu’il n’assume pas la peine et le jugement choisi", reproche Emmanuel Crolet.

Risque de récidive quasiment nul

Pourtant, faire appel de la décision du 8 février fait partie des droits de Jean-Claude Romand, libérable depuis 2015. Pour accéder à cette demande, la Cour d’appel s’est notamment fondée sur l’avis des experts psychiatres qui ont estimé que le risque de récidive était quasiment inexistant.

Son dossier offre par ailleurs des garanties: Jean-Claude Romand a pu apporter la preuve qu’il bénéficierait à sa sortie de prison d’un hébergement, d’une activité, d’un projet de vie et de revenus puisqu’il est désormais retraité. Pas de quoi convaincre Emmanuel Crolet qui regrette que ce soit encore son ancien beau-frère "qui mène la danse. C’est lui qui gagne".

Ambre Lepoivre