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Police-Justice

Libération conditionnelle de Patrick Henry: la cour d'appel va trancher

Après 40 années passées en prison, Patrick Henry, condamné à la perpétuité pour le meurtre d'un petit garçon en 1977, pourrait être libéré ce jeudi. Pour la seconde fois.

C'est un fait divers qui avait alimenté les chroniques judiciaires pendant plusieurs années. Patrick Henry, condamné à la perpétuité pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de sept ans, en 1977, pourrait retrouver la liberté. La cour d'appel de Paris va rendre ce jeudi à 13h30 son arrêt concernant la demande de remise en liberté conditionnelle de cet homme, qui avait déjà été libéré une première fois en 2001. 

Au mois de janvier dernier, le tribunal d'application des peines de Melun avait accordé à Patrick Henry, aujourd'hui âgé de 62 ans, un parcours de probation lui permettant de sortir de prison. Le parquet avait alors fait appel de cette décision, estimant que les conditions d'encadrement n'étaient pas satisfaisantes. L'avocate du détenu avait alors une nouvelle fois plaidé le 25 février dernier devant la cour d'appel, qui avait mis sa décision en délibéré.

La grâce présidentielle refusée

Ce parcours de probation consistait en des permissions de sortie sur trois mois, six mois dans un centre de semi-liberté à Lille puis dix mois sous bracelet électronique. La cour d'appel, qui a écouté les arguments de la défense de Patrick Henry, était "assez réservée" et "pressante" dans ses questions. "Je reste néanmoins confiante", a assuré Me Delaby-Faure, s'appuyant sur la décision de première instance.

L'avocate lilloise met notamment en avant le succès, aux dire des médecins, de la psychothérapie suivie pendant six ans par Patrick Henry après son retour en prison. "Les choses ne peuvent pas mieux évoluer: s'il ne sort pas maintenant, il ne sortira plus jamais", avait-elle dit en février. "Si c'est non, nous nous pourvoirons en Cour de cassation", affirme l'avocate de Patrick Henry, qui se dit "épuisée par cette procédure" lancée en juillet 2014 après le refus d'une grâce présidentielle.

Un temps, symbole de la réinsertion

Condamné en 1977 pour le meurtre de Philippe Bertrand, un enfant de sept ans, son procès était devenu un symbole contre la peine de mort. Son avocat Robert Badinter avait notamment déclaré lors de sa plaidoirie: "Si vous décidez de tuer Patrick Henry, c'est chacun de vous que je verrai au petit matin, à l'aube. Et je me dirai que c'est vous, et vous seuls, qui avez décidé." L'accusé avait alors échappé à la peine capitale et avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Après 24 ans passés en prison, il avait obtenu une libération conditionnelle en mai 2001. Devenu le symbole de la réinsertion, il avait cassé cette image quand, en juin 2002, il avait commis un vol à l'étalage, puis avait été arrêté en Espagne avec plusieurs kilos de résine de cannabis dans son véhicule. Extradé vers la France, Patrick Henry avait retrouvé sa cellule en 2003.

J.C. avec AFP