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Police-Justice

Les victimes du Mediator saluent l'ouverture d'une enquête

Le docteur Claude-Michel Courtois, président d'une association de victimes du Mediator qui va déposer plus d'une centaine de plaintes contre le laboratoire Servier, s'est réjoui samedi de l'ouverture d'une enquête préliminaire. /Photo prise le 5 janvier 2

Le docteur Claude-Michel Courtois, président d'une association de victimes du Mediator qui va déposer plus d'une centaine de plaintes contre le laboratoire Servier, s'est réjoui samedi de l'ouverture d'une enquête préliminaire. /Photo prise le 5 janvier 2 - -

BORDEAUX (Reuters) - Le président d'une association de victimes du Mediator qui va déposer plus d'une centaine de plaintes contre le laboratoire...

BORDEAUX (Reuters) - Le président d'une association de victimes du Mediator qui va déposer plus d'une centaine de plaintes contre le laboratoire Servier s'est réjoui samedi de l'ouverture d'une enquête préliminaire.

L'Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (AVIM), basée à Bordeaux, déposera mardi auprès du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris 100 plaintes pour blessures involontaires et dix pour homicides involontaires, plus une plainte avec constitution de partie civile de l'association.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire en décembre, information qui n'a été portée à la connaissance du public que cette semaine.

"Je suis très satisfait car c'est une victoire pour les victimes, qui ont pris le pouvoir, dans le bon sens. Cela a été très vite, c'est ce que nous souhaitions. Nous avons là la meilleure situation judiciaire possible", a déclaré à Reuters le docteur Claude-Michel Courtois, président de l'AVIM.

La justice va centraliser à Paris les centaines de plaintes, émanant de plusieurs associations, visant le médicament, qui aurait fait entre 500 et 2.000 morts.

Ce dossier lance un débat en France sur l'organisation du système de santé et l'influence des laboratoires pharmaceutiques qui ont développé de puissants réseaux commerciaux, financent la recherche et font eux-mêmes contrôles et expertises.

La police et la gendarmerie sont saisies conjointement d'une enquête préliminaire sur le Mediator confiée au pôle de santé publique du parquet, qui traitera l'affaire sans saisir dans l'immédiat de juge d'instruction indépendant.

Le Mediator, un antidiabétique souvent prescrit comme coupe-faim, a été mis sur le marché en 1976 par le laboratoire Servier mais n'a été interdit en France qu'en novembre 2009, longtemps après son retrait dans d'autres pays occidentaux.

Dès les années 1990, des médecins avaient lancé des alertes sur ses effets secondaires cardiaques mortels, les valvulopathies. Des études jugeaient par ailleurs qu'il était sans intérêt thérapeutique.

Il était pourtant remboursé et a coûté plus de 400 millions d'euros en dix ans à la Sécurité sociale.

Claude Canellas, édité par Patrick Vignal