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Police-Justice

Les victimes de Merah demandent des documents de la DGSE

Lors de l'assaut à Toulouse contre Mohamed Merah. Les avocats des familles de victimes de Merah, qui a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant d'Al Qaïda, ont demandé aux juges enquêteurs de s'adresser aux services secrets po

Lors de l'assaut à Toulouse contre Mohamed Merah. Les avocats des familles de victimes de Merah, qui a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant d'Al Qaïda, ont demandé aux juges enquêteurs de s'adresser aux services secrets po - -

PARIS (Reuters) - Les avocats des familles de victimes de Mohamed Merah, qui a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant...

PARIS (Reuters) - Les avocats des familles de victimes de Mohamed Merah, qui a abattu sept personnes en mars à Toulouse et Montauban en se réclamant d'Al Qaïda, ont demandé aux juges enquêteurs de s'adresser aux services secrets pour obtenir un dossier qu'ils détiendraient.

"Il nous semble que l'instruction que vous diligentez ne peut se permettre à ce stade des investigations de faire l'économie d'une demande en déclassification du dossier détenu par la DGSE concernant Mohamed Merah", écrivent les avocats d'une des victimes dans une demande d'acte adressée aux juges, dont Reuters a eu connaissance.

Les avocats s'appuient sur l'audition mardi comme témoin de Bernard Squarcini, ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), dont ils déduisent que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) "est nécessairement détentrice d'un dossier classifié concernant Mohamed Merah".

Les liens ambigus entre le jeune islamiste et la DCRI sont au coeur de l'enquête, qui a déjà démontré que Mohamed Merah avait été interrogé par ce service à Toulouse le 14 novembre 2011 à son retour d'un voyage en Afghanistan, sans être inquiété.

On sait aujourd'hui qu'il a nourri dans ce pays ses projets radicaux et il a dit lui-même aux policiers qui faisaient le siège de son logement qu'il avait reçu une mission d'Al Qaïda.

Les parties civiles soupçonnent donc qu'il ait été recruté comme informateur ou agent par les services français, avant de les berner. Bernard Squarcini a admis que le jeune homme avait été surveillé après le 14 novembre 2011, relèvent leurs avocats dans leur demande d'acte.

Vingt-trois services étrangers ont été saisis via la DGSE sur le cas Merah, 17 n'ont pas répondu et cinq ont répondu sans livrer d'informations sur son passage en zone pakistano-afghane, a assuré Bernard Squarcini.

Les parties civiles estiment cette déposition fausse puisqu'il est selon elles établi que la DGSE a communiqué à la DCRI en janvier 2011 des informations de la police afghane faisant état d'un contrôle de Mohamed Merah à Kandahar, lors d'un précédent voyage sur place.

Par ailleurs, les parties civiles déduisent de certains passages de l'audition de Bernard Squarcini que la DCRI n'a pas transmis à la justice tous les documents collectés sur lui avant ses meurtres et toutes les procédures établies.

L'ex-patron du renseignement a parlé d'une communication avec les services secrets israéliens en avril 2011 à son propos et une fiche dite "S" établie dès 2006 par la DCRI en raison de l'appartenance de Mohamed Merah à la mouvance salafiste.

Thierry Lévêque avec Nicolas Bertin, édité par Yves Clarisse