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Police-Justice

Les survivants de l'attentat de Karachi entendus par la police

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PARIS (Reuters) - La police française a commencé mardi les auditions dans une nouvelle enquête pour homicides et blessures involontaires visant la...

PARIS (Reuters) - La police française a commencé mardi les auditions dans une nouvelle enquête pour homicides et blessures involontaires visant la direction des constructions navales (DCN) sur un attentat où 11 Français ont péri en mai 2002 au Pakistan, a-t-on appris de source judiciaire.

L'un des 12 survivants de ce crime, Gilles Sanson, a été le premier à se rendre pour interrogatoire dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), à laquelle le parquet a confié une enquête préliminaire en novembre.

C'est l'une des trois procédures sur ce dossier, dit "affaire Karachi", avec l'instruction conduite à l'antiterrorisme pour découvrir les auteurs de l'attentat, et celle menée par deux juges financiers sur une éventuelle corruption en marge d'une vente de sous-marins au Pakistan.

Les victimes françaises de l'attentat, frappées par un engin explosif alors qu'elles étaient dans un bus à la sortie d'un hôtel, étaient des techniciens et ingénieurs de la DCN travaillant à la construction de sous-marins. Les survivants accusent leurs employeurs d'avoir négligé les risques criminels pourtant connus.

"J'ai vu mourir mes camarades et je subis, aujourd'hui, d'importantes séquelles. L'enquête m'a appris que les autorités françaises ainsi que notre employeur connaissaient parfaitement les menaces qui pesaient sur nous", a dit Gilles Sanson au Parisien.

"Aucune consigne de sécurité particulière ne nous a jamais été donnée. Notre bus partait tous les matins à la même heure et empruntait le même trajet. Sans le savoir, nous étions une cible parfaite. Je veux que la DCN, qui s'est pourtant constituée partie civile dans ce dossier, nous rende des comptes", a-t-il ajouté.

Le dossier est compliqué par le fait qu'une première piste islamiste retenue par la justice pakistanaise s'est avérée un montage. Pour les auteurs, est désormais examinée l'hypothèse d'une vengeance sur fond de litige concernant le paiement des commissions en marge du marché des sous-marins.

Suivant ce scénario, s'il est exact, des officiels pakistanais ou des islamistes qu'ils manipulaient auraient commis l'action pour faire pression sur la France et/ou régler des litiges internes au Pakistan sur le partage de l'argent. Un total de 84 millions d'euros de commissions avait été convenu, a montré une mission d'information parlementaire.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal