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Police-Justice

Les règlements de compte ont repris à Colombes

Dans une cité de Colombes, mercredi.

Dans une cité de Colombes, mercredi. - -

Après huit mois d'accalmie, deux règlements de comptes se sont produits en moins de 24 heures dans cette ville des Hauts-de-Seine gangrenée par le trafic de drogue. Inquiet, le maire fait le parallèle avec Marseille.

Mise à jour: Manuel Valls s'est rendu sur place jeudi 5 septembre pour annoncer la mise en place d'une zone de sécurité prioritaire.

Après huit mois d'accalmie, deux fusillades entre bandes rivales ont éclaté en moins de 24 heures dans un quartier sensible de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Conséquence directe du trafic de drogue qui gangrène la ville, et fait redouter aux habitants un scénario "à la marseillaise".

Mardi, en début de soirée, un groupe de jeunes gens a fait feu sur le conducteur d'un véhicule. Mais celui-ci a pris la fuite avant l'arrivée de la police. La veille au soir, un homme avait été blessé par balles de calibre 9 mm. Il souffre de plusieurs fractures aux jambes, mais ses jours ne sont pas en danger.

Depuis, un homme été placé en garde à vue. Il est "lié au trafic de stupéfiants" et "pourrait avoir eu un rôle à jouer dans les derniers événements", selon une source policière.

Soixante-dix policiers déployés

Depuis deux ans, Colombes a connu plus de vingt affrontements de ce type. La police, qui croyait "la situation normalisée depuis janvier", craint désormais "que les choses ne dégénèrent de nouveau entre les cités".

"Toutes proportions gardées, nous connaissons dans certains quartiers une situation comparable à Marseille", a réagi mardi dans un communiqué le maire socialiste de cette commune de 85.000 habitants, Philippe Sarre. "Si la violence est moins élevée, la logique mafieuse de conquête du territoire et de maîtrise des marchés parallèles est à l'oeuvre."

Conséquence, dans la nuit de mardi à mercredi, soixante-dix policiers ont été déployés en renforts pour tenter d'empêcher toute nouvelle escalade de violence. Un dispositif "qui va être maintenu dans les jours qui viennent", a indiqué le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre-André Peyvel.

Les habitants craignent une "balle perdue"

Mais cette solution temporaire ne satisfait pas les riverains. "Il n'y a habituellement aucun policier sur le terrain et le poste de police de Petit-Colombes (...) est resté fermé par manque de moyens", déplore Pierre Chavigny, directeur d'une association locale de réinsertion.

"Pour l'instant, les blessés ne se comptent qu'au sein des bandes. Mais il est certain qu'il va y avoir un accident grave, une balle perdue", s'inquiète de son côté un habitant du quartier de Petit-Colombes. Cette cité, connue pour abriter d'importants trafics de stupéfiants, avait déjà été secouée en 2011 et 2012 par une série de règlements de comptes.

M. T. avec AFP