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Police-Justice

Les producteurs de farine condamnés pour ententes illégales

Les principaux producteurs de farine ont été condamnés à 242,4 millions d'euros pour ententes illégales

Les principaux producteurs de farine ont été condamnés à 242,4 millions d'euros pour ententes illégales - -

Les principaux producteurs de farine français et allemands ont été condamnés par l'Autorité Française de la Concurrence à de fortes amendes pour ententes illégales sur les prix au détriment du consommateur.

11%, c’est ce que le consommateur a payé en trop sur le prix de la farine. Après une entente illégale sur les prix des principaux producteurs de farine, l’autorité Française de la Concurrence vient de les condamner à 242,4 millions d’euros d’amende. Et cette entente existe depuis de nombreuses années et à deux niveaux.

La plus ancienne date de 1965. A l'époque, les meuniers français se rassemblent en 2 groupes. L'un d'eux devient France Farine qui distribue notamment la farine « Francine ». Ces deux groupements se répartissent alors les clients et se mettent d'accord sur les prix. La concurrence française n’existe plus.

Viennent ensuite les années 2000 et l'ouverture à la concurrence européenne. A cette époque, les meuniers français s'allient aux allemands et là encore une entente est trouvée pour limiter les échanges entre les 2 pays et par la même occasion fixer les prix. Résultat : au supermarché le kilo de farine est vendu 11% plus cher et l'argent va directement dans la poche des producteurs.

Cette entente au détriment du consommateur pourrait ne pas être la seule. L'autorité de la concurrence va en effet se pencher sur les pratiques commerciales des meuniers auprès des artisans notamment dans la boulangerie artisanale.

« Quand la concurrence est efficiente, les prix baissent »

Grégoire Kopp est juriste à l'UFC que choisir. Pour ce spécialiste, cela montre que le protectionnisme, l’ « acheter français » peut être parfois néfaste pour le consommateur : « C’est complètement antinomique avec la construction européenne qui veut que les marchés soient ouverts et que la concurrence joue. Quand la concurrence est efficiente les prix baissent au profit du consommateur. En l’espèce les prix étaient cloisonnés, le consommateur a donc payé un prix plus cher. Et l’autorité de la concurrence l’évalue à 11%. Donc le prix était 11% plus cher que ce qu’il aurait dû être si la concurrence avait pu jouer. Toutes les farines étaient concernées ».

La Rédaction