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Police-Justice

Les policiers municipaux demandent des armes

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Moins d’une semaine après les violences qui ont embrasé le quartier nord d’Amiens, les policiers municipaux demandent à être équipés d’armes à feu. Ils disent se sentir « en danger de mort ». « Ne confondons pas les missions », répond la mairie.

Après la série de violences qu’a connu Amiens dans la nuit de lundi à mardi, la tension monte entre les policiers municipaux et la mairie. Alors que 3 personnes doivent être présentées en comparution immédiate ce vendredi (5 hommes au total ont été interpellés), le Syndicat de défense des policiers municipaux met en garde le maire «contre l’angélisme qui entache sa politique de sécurité et la croissance extraordinaire de la délinquance qui place les policiers nationaux, mais aussi municipaux, en danger».
Il rappelle qu’il y a plusieurs mois « des policiers municipaux ont été pris dans un guet-apens et ont perdu un véhicule ». Ces agents se sentent maintenant « en danger de mort ».

« On ne fait pas le poids »

« Nous faisons l’objet de violences régulières, raconte Vincent Dupuis, le délégué local du syndicat. Jets de projectiles, prises à parti, en travaillant en binôme face à une bande de dix personnes, on ne fait pas le poids ».
Mais la mairie ne veut rien entendre, elle juge que la police municipale a d’autres fonctions. « La mairie, par angélisme, prône la proximité, critique Vincent Dupuis. Je suis d’accord, la proximité se fait jusqu’à un certain âge, pour les jeunes. Mais pour les personnes qui sont ancrées dans la délinquance, ce n’est plus de la prévention, mais de la répression ».

« Les pompiers pourraient demander des armes à feu »

Pour Emilie Thérouin, l’adjointe au maire d’Amiens en charge de la sécurité, « la question de l’armement, ne doit pas précéder la question des missions prioritaires d’une police municipale ». Pas question, donc, « ni d’armes à feu, ni de flash-ball, ni de taser ».
Souhaitant insister sur la mission de la police municipale, différente de celle de la police nationale, elle rappelle que son rôle est « un travail de proximité, de renseignement, de dissuasion par leur présence, et a pour but de rassurer la population. Donc nous ne confondons pas les missions des uns et des autres, sinon on encourage l’escalade, et les pompiers pourraient demander au même titre gilets pare-balles et armes à feu. Attention à ne pas faire d’idéologie ».

La rédaction, avec Lionel Top