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Police-Justice

Les policiers municipaux autorisés à utiliser des Taser

Les policiers municipaux sont autorisés à utiliser des pistolets à impulsion électrique, les "Taser", depuis la parution jeudi matin d'un décret ministériel au Journal Officiel. /Photo d'archives/REUTERS/Christinne Muschi

Les policiers municipaux sont autorisés à utiliser des pistolets à impulsion électrique, les "Taser", depuis la parution jeudi matin d'un décret ministériel au Journal Officiel. /Photo d'archives/REUTERS/Christinne Muschi - -

Les policiers municipaux sont autorisés à utiliser des pistolets à impulsion électrique, les "Taser", depuis la parution jeudi matin d'un...

PARIS (Reuters) - Les policiers municipaux français sont autorisés depuis jeudi à utiliser des pistolets à impulsions électriques, les "Tasers", mais la profession est divisée sur l'équipement obligatoire en armes.

Une partie de leurs représentants ont réclamé lors d'une rencontre avec Brice Hortefeux d'être systématiquement armés mais le ministre de l'Intérieur a temporisé, renvoyant la balle aux maires qui décident de l'armement de leurs agents.

Pour la première fois, une policière municipale a été tuée la semaine dernière en mission, lors d'une fusillade à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

Aurélie Fouquet, 26 ans, a reçu mercredi un hommage national lors d'une cérémonie en présence du président Nicolas Sarkozy et de nombreux policiers.

Brice Hortefeux a confirmé la publication jeudi au Journal Officiel du décret autorisant le port des "Tasers" après une formation appropriée. Le Conseil d'Etat avait annulé en 2009 un précédent décret car il ne parlait pas de formation.

Amnesty International France juge dans un communiqué que l'emploi de Tasers n'est pas justifié au vu des missions de la police municipale et rappelle les conséquences, "potentiellement d'une extrême gravité", de l'utilisation de ces armes.

Selon le gouvernement, 13.500 policiers municipaux sur 18.000 sont équipés d'armes de quatrième (armes à feu légères) ou sixième catégorie (armes blanches). Le meurtre d'Aurélie Fouquet a conduit certains agents à réclamer une loi rendant l'armement obligatoire.

Selon un communiqué du ministère, Brice Hortefeux a rappelé aux syndicats "qu'en l'état actuel du droit, les décisions d'armer une police municipale et de déterminer le type d'armement relèvent exclusivement de l'appréciation du maire".

"S'il y a cette volonté exprimée (...) ça doit être discuté avec l'Association des maires de France" (AMF), a-t-il dit sur RTL. Une réunion est prévue vendredi entre un représentant du ministère, le président de l'AMF et les syndicats, "notamment sur la situation des personnels".

MISSIONS

Le Syndicat national des policiers municipaux a plaidé pour "qu'une loi passe pour que tous les policiers municipaux soient armés", a dit son vice-président Frédéric Foncel à la presse.

"Il est inadmissible aujourd'hui que des policiers municipaux continuent à circuler dans les rues sans arme, certains sans gilet pare-balles", a-t-il affirmé.

Mais la CFDT a souhaité avant tout une meilleure définition des missions des policiers municipaux.

Ce sont "les missions qui dictent l'armement et non pas l'armement qui amène ensuite les missions", a dit le secrétaire national du syndicat, Jean-Claude Lenay.

A ce titre, la "convention de coordination-type" régissant les relations entre les différentes forces de sécurité sera renforcée, "comportera un volet consacré à l'échange d'informations et aux transmissions radio", a dit Brice Hortefeux.

Aurélie Fouquet, qui était armée, a été tuée alors qu'elle intervenait en renfort de la police nationale à la poursuite des malfaiteurs.

Le ministre a par ailleurs contesté que l'enquête sur la fusillade qui lui a coûté la vie "piétine", comme l'écrit jeudi Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Sur les "six à sept" membres du commando, selon Brice Hortefeux, un seul a été arrêté.

Une deuxième personne, "un large multirécidiviste", a été identifiée et une troisième est "en passe d'être identifiée", a-t-il ajouté, rappelant des informations connues depuis le début de la semaine.

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse